Une cuisine revenue du passé (et des hauteurs)

Actualités - 24 avril 2018

 

Une cuisine revenue du passé (et des hauteurs)

Organisée par les Archives municipales d’Annecy, une exposition intitulée « Confort à tous les étages » présente l’évolution de l’habitat dans la préfecture de Haute-Savoie depuis le XIXe siècle. Une cuisine des années Cinquante, préfigurant la modernité, y est présentée et l’avènement des promoteurs immobiliers expliquée.

 

« Venez juger sur place ! » annonçait une publicité de 1970, vantant le confort d'un nouvel immeuble annécien. Ce slogan, les archives municipales de la préfecture de Haute-Savoie l'ont mis en pratique en organisant jusqu'à la fin de l'année cette exposition qui présente une trentaine d'exemples d'architecture ayant marqué l'évolution de la ville. Y sont aussi reconstitués quelques intérieurs d'habitat d’un temps que les gens de moins de 20 ans n’ont pas connu. Ceux de 30, 40 ou 50, non plus, à vrai dire, si l'on considère la cuisine exposée   datant des années Cinquante, première décennie des fameuses Trente Glorieuses qui ont vu la France faire un extraordinaire bond socio-économique en avant.     

 

Le mobilier de cette cuisine et la cuisinière, alors fabriquée par la société Bourgeois implantée à Faverges, ont été aimablement prêtés par la société Fournier. Le réfrigérateur est un modèle de 1955 de Frigidaire, marque américaine dont la fantastique célébrité internationale lui a valu le privilège rare de devenir nom commun et générique pour désigner ce type d'appareil. On remarque aussi le buffet sobre mais pratique, dont le plan horizontal, précurseur de ceux dits de travail, est en harmonie avec le plateau de la table à manger en formica. On constate aussi que ce même buffet est surmonté d'un élément haut indépendant, rappelant que la volonté d’installer des espaces de rangement dans une configuration ergonomique était déjà appliquée.

 

L’exposition apprend au visiteur que l'activité de promotion immobilière, jusqu’alors affaire d'architectes, de notaires, de marchands de biens et d'entrepreneurs du bâtiment, apparaît après la Première Guerre mondiale, au moment du développement de la construction collective de masse, mais qu'elle ne s'organise vraiment après 1945.

 

Ainsi le Bottin de 1952 ne comporte toujours pas de rubrique “Promoteur” et c'est à partir des années 60 et 70 que les annuaires de ce qui s’appelait les P et T, ainsi que les pages publicité des revues et journaux locaux, apparaissent un nombre croissant de sociétés de promotion immobilière du cru, telles que le Berta-Voisin, Janin Immobilier, Prom Alpes, etc. Les années 80 voient ces entreprises locales céder la place à de puissants acteurs nationaux, voire internationaux, souvent issus de groupes bancaires et qui occupent aujourd'hui le terrain, dans les deux sens du terme (voir les articles qui leur sont consacrés sur notre site d’informations associé Culture Agencement).

  

J.A

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