Un tri sélectif d'avenir près des Champs-Elysées

Actualités - 17 mai 2016

Un tri sélectif d’avenir près des Champs-Elysées   

« La cuisine est un marché où seules les personnes proposant des produits spécifiques auront leur place à l’avenir ». Nicolas Rubio n’y va pas par 4 chemins. Est-ce parce que son magasin Rubioni Paris est situé près de la plus belle avenue du monde ?   

 

Culture Cuisine : Quel est votre parcours et pourquoi avez-vous choisi le métier de cuisiniste ?

Nicolas Rubio : « J’ai un profil un peu particulier puisqu’au départ j’ai fait des études en économie et gestion d’entreprise mais cela ne me passionnait pas. Je n’avais pas l’ambition de finir directeur de gestion ou d’analyses dans une entreprise. J’ai toujours été attiré par la rénovation et la création, mais aussi par le dessin. C’est un plaisir de se dire que ce que l’on a dessiné va être fabriqué et prendre vie, en quelque sorte. Mon père travaillait dans la rénovation d’intérieur et dans le bâtiment et, plus jeune, j’aimais proposer des croquis pour ses projets. Finalement, je me suis lancé dans le métier grâce à une amie qui faisait ses débuts chez Vogica à l’époque. Je n’y suis resté que quelques mois ; Snaidero m’a rapidement débauché. J’ai apprécié tout de suite l’importance que la marque accordait au style et à la conception notamment via ses partenariats avec de grands designers tels que Pininfarina. Rapidement, j’ai repris le magasin d’un cuisiniste qui partait en retraite et je l’ai rénové à ma façon, avec des influences telles que Piet Mondrian et des créations plus artistiques. Depuis 2 ans, j’ai ouvert un nouveau showroom boulevard Haussmann. J’y expose trois modèles sur 70 m2 répartis sur deux niveaux. Ce nouvel emplacement est stratégique puisqu’il est proche de groupes de la grande distribution, mais aussi des grosses agences immobilières des 8e et 17e arrondissements qui offrent des perspectives en termes de rénovations et donc, de ventes de cuisines.

 

Culture Cuisine : Quelles évolutions avez-vous remarqué ces dernières années dans le secteur de la cuisine ?

Nicolas Rubio : Les différences entre le haut de gamme et l’entrée de gamme sont de plus en plus marquées et le moyen de gamme tend à disparaître. La cuisine est un marché où seules les personnes proposant des produits spécifiques auront leur place à l’avenir. Les autres acteurs du marché se livrent davantage à une bataille de prix. C’est un phénomène corrélé à ce que l’on observe dans la société actuelle dans laquelle les écarts se creusent : la classe moyenne continue de perdre en pouvoir d’achat et la population aisée l’est de plus en plus en comparaison. Sur notre marché, cela laisse le choix entre deux options : soit se positionner sur des offres de prix, au risque de se confronter à des géants de la distribution et à des marques nombreuses et reconnues sur ce segment ; soit offrir de vraies valeurs ajoutées avec des meubles de qualité et des créations uniques.

 

Culture Cuisine : Un nombre croissant de cuisinistes réalisent désormais des aménagements sur mesure hors de la cuisine. Est-ce votre cas et pour quelles raisons ?

Nicolas Rubio : C’est le cas de Rubioni Paris et cela répond à un phénomène très simple : nous rencontrons des gens qui s’investissent dans leur projet de cuisine en amont et qui réfléchissent à ce qu’ils souhaitent réaliser dans leur intérieur dans sa globalité. Une fois que le projet a été validé et que les clients ont accroché avec notre style, notre design et nos idées, la confiance s’installe et de nouvelles envies peuvent naître. Par ailleurs, il est plus simple de travailler avec le même professionnel. A ce moment-là, nous prenons une véritable place d’architecte d’intérieur. La plupart du temps, la cuisine n’est plus simplement une cuisine, mais une pièce à vivre ouvrant sur le salon ou la salle à manger, pièces que nous pouvons réaliser. Nous privilégions alors une esthétique harmonieuse avec les mêmes lignes et les mêmes matériaux. Nous réalisons aussi de plus en plus de dressings et d’espaces de vie tels que les suites dites parentales – très tendance – c’est-à-dire des chambres ouvertes ou semi-ouvertes sur la salle de bains. C’est un travail un peu différent de la cuisine puisque l’on travaille davantage sur une atmosphère que sur un agencement de meubles au sens strict. On s’intéresse plus aux matières et aux couleurs. Dans la cuisine, l’ergonomie et le rangement demeurent prioritaires dans notre réflexion. »

 

Propos recueillis par Vanessa Barbier

 

 

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