Opinel, 120 ans dans la poche

Actualités - 01 juil. 2010
Rares sont les marques qui peuvent se targuer de faire partie de la culture des Français, pour avoir accompagné la vie de générations successives et issus de tous les milieux, des plus populaires aux plus élevés, des anonymes aux personnalités les plus renommées. Opinel est de celle-là. Depuis 1985, l’Opinel, marque devenue synonyme de couteau comme Frigidaire est synonyme de réfrigérateurs, figure aux côtés des montres Rolex et de la Porsche 911 parmi les cent plus beaux objets du monde répertoriés par le Victoria and Albert Museum de Londres. Non contents de se loger dans la poche de millions de pantalons et blousons, ses célèbres couteaux ont séduit Pablo Picasso qui préférait le modèle n°5 pour sculpter des figurines, les aventuriers, les montagnards et les navigateurs pour se sortir de situations périlleuses lors de leurs voyages au long cours, notamment le regretté Alain Colas qui écrivit une lettre à Maurice Opinel, dirigeant de l’époque, pour lui raconter comment il avait réussi à dégager son pied pris dans une haussière. Mais Opinel ne se résume pas à un compagnon de balade aussi fidèle que rassurant par sa présence, toujours disponible mais en réalité souvent fermé comme le veut sa spécificité, tel un porte-bonheur ou un objet culte à la fois intime et universel. Les chefs les plus étoilés tels que Paul Bocuse, Marc Veyrat ou les frères Troisgros en ont ainsi fait un instrument culinaire de premier ordre.
 
A l’origine d’Opinel, il y a eu un prénom, Joseph, créateur il y a 120 ans d’un couteau destiné d’abord aux mondes ouvrier et paysan de cette fin de XIXe. L’homme est issu d’une famille de dinandiers installée depuis le XVIIIe siècle dans la vallée de la Maurienne. Les traditions y sont fortes comme dans tous les terroirs de France et de Navarre. De fait, basée aujourd’hui à Chambéry, préfecture de la Savoie, l’entreprise est restée familiale et le produit est demeuré le même, fier de sa simplicité, avec le même manche en bois et la même lame. L’emblème de la main couronnée est apparu en 1909. La bague tournante, assurant un système inédit et sûr d’ouverture / fermeture a été ajoutée en 1955.  La gamme compte dix tailles de modèles répondant à des usages différents.
 
Avec près de 20 000 couteaux produits par jour, l’usine est l’une des plus importantes coutelleries de France. Jadis revendus par les colporteurs et les cheminots, les couteaux Opinel sont aujourd’hui distribués dans 70 pays, générant 45 % du chiffre d’affaires. Toutes les dix secondes, un Opinel est ainsi acheté dans le monde ! Depuis quelques années, la marque développe des gammes pour la cuisine et la table : « Nous restons fidèles à nos racines en déclinant la recette traditionnelle. En élargissant notre territoire, la marque est entrée dans le réseau des magasins de déco. C’est le début d’une histoire » soulignent les dirigeants actuels. Pour célébrer les 120 ans de la saga, la coutellerie réédite l’exacte réplique du premier n° 8 avec sa lame en acier au carbone, poinçonnée des initiales JH, un manche en merisier, sans bague de sécurité, et présenté dans un fourreau de protection en cuir de chèvre.

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Opinel, 120 ans dans la poche

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