On souhaiterait que les informations de filière professionnelle soient plus heureuses. Et que la liste noire des défaillances d’entreprises françaises de fabrication de cuisines ne s’allonge pas. Mais un nouveau coup de rabot vient d’être porté sur l’industrie du meuble dans les Vosges. Après la mise en liquidation du groupe Vogica, le Tribunal de commerce d’Epinal vient de prononcer celle d’ECB sise à Poussay et qui employait 92 salariés. Fondée en 1971, Equipement Cuisine et Bains a notamment été dirigée par Philippe Mayer, président de l’Unifa (Union des industries françaises de l’ameublement) dans les années 1990.
Concevant aussi des meubles de salles de bains, l’entreprise était confrontée à des difficultés financières liées à la défaillance de deux clients importants, ce qui avait conduit à sa mise sous administration judiciaire depuis février dernier. De fait, des acteurs du marché nous ont confié que cette nouvelle n’est « pas vraiment une surprise ». Au-delà de confirmer la règle statistique, aussi triste que cruelle, qui réduit à de faibles probabilités la survie les entreprises, à fortiori celles industrielles où les contraintes sont plus fortes, la disparition de la firme vosgienne vient préciser un peu plus le nouveau panorama hexagonal du secteur qui se redessine depuis le début de la décennie, avec une accélération depuis deux ans environ. Les discussions de rachat de Conforama émanant de But dont nous fait l’écho dans notre flash infos de mercredi s’inscrivent dans cette évolution globale, fruit de la mondialisation de l’économie. En effet, cette fusion pourrait avoir des conséquences sur la politique de sourcing des deux enseignes.
La cuisine française ou à la française n’en garde pas moins de véritables atouts spécifiques, notamment en termes d’art de vivre et d’image, comme le démontre - ironie du sort et du calendrier - l’entrée cette même semaine de notre gastronomie nationale au patrimoine de l’Humanité (lire notre article de cette semaine). Reste que pour être efficaces, ces atouts ne doivent pas se résumer à un alibi, mais doivent s’intégrer dans un discours cohérent d’actions, de communication et d’image auprès du grand public, mais aussi - et surtout - auprès des relais les plus crédibles que sont les magasins spécialisés autrement appelés cuisinistes…
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