L’immobilier continue de bien se porter et c’est à rien y comprendre. N’y change pas grand chose l’explication, souvent livrée comme un talisman ou une sentence définitive, selon laquelle en temps de crise, notamment financière comme celle entamée depuis l’été 2008, les Français portent leur dévolu sur les valeurs refuge, telle que la pierre. Car si la cause de crise est dû effectivement au primat donné à la finance trop souvent virtuelle, aux dépens de choses bien concrètes que sont l’industrie, le commerce et finalement le bon sens, ses effets sont en revanche de nature socio-économique, avec un chômage élevé une épargne menacée et un pouvoir d’achat dégradé.
S’il faut donc rester vigilant quant à la bonne conjoncture de l’immobilier parce qu’elle ressemble à une bulle spéculative, les paris s’étant déplacés d’un secteur (tari, cf. l’euro actuellement) à l’autre, on se gardera tout de même de voir la bouteille forcément à moitié vide. Car outre la hausse des prix du mètre carré qui s’établit à 7 % en moyenne au 3ème trimestre 2010 par rapport au même trimestre de 2009 (1), soit 4 456 euros en Ile-de-France, où il est le plus élevé, et 2 500 euros en Lorraine, où il est le plus faible), les ventes de logements neufs continuent de bien se porter en France et les permis de construire sont en augmentation. Selon les chiffres annoncés hier par le Ministère de l’écologie, près de 30 000 logements neufs ont ainsi été vendus par les promoteurs au 3e trimestre de cette année, soit une progression de 11,2 % sur un an. Même embellie du côté des permis de construire dont le nombre a progressé de 8,9 %, à 99 409 unités, d’août à octobre 2010, par comparaison avec la même période de 2009. Plus largement, la hausse atteint 10,1 %, à 392 253 unités sur un an, de novembre 2009 à octobre 2010, par rapport à la période novembre 2008-octobre 2009. Soit autant d’habitations dont il faudra équiper les cuisines dans des délais proches, si elles ne l’ont pas déjà été à la livraison des clés…
Tout n’est pas rose pour autant : les mises en chantier de logements ont baissé de 2,2 % d’août à octobre, par rapport à la même période un an plus tôt. Elles se sont établies à 78 375.
« Cette fin d’année confirme l’assainissement des fondamentaux du marché du logement neuf. La vente enregistre une nette progression par rapport à la même période l’an passé et permet de réduire les stocks », a relativisé le secrétaire d’Etat au logement, Benoist Apparu.
(1) En revanche, le prix de vente des maisons individuelles a baissé de 5,1 % durant la même période.
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