Le « mauvais conseil » des GSS électroménager

Actualités - 07 déc. 2010

Le constat dressé par Que Choisir sous la plume d’Arnaud de Blauwe et Carole Matricon-Delbé tombe comme un couperet : « Aux rayons aspirateurs et tables de cuisson des grandes surfaces, les informations délivrées par les vendeurs paraissent bien insuffisantes et moyennes, quand ­elles ne sont pas tout bonnement médiocres ». Référence du conseil délivré aux consommateurs, le magazine (sous sa forme papier et de site Internet) est connu pour ne pas faire acte de complaisance, appuyant ses analyses sur des enquêtes de fond aussi précises que vaste. Cette fois, ce ne sont pas les cuisinistes qui en ont fait les frais, mais les vendeurs d’appareils ménagers des grandes surfaces, spécialisées ou non, testés sur leur niveau de conseil concernant les aspirateurs et tables de cuisson à induction (« deux produits très prisés des Français avec 3,4 millions d’exemplaires vendus en 2009 pour le premier et 1,4 million pour le second »). On s’intéressera aux résultats obtenus avec cette dernière, parce qu’elles sont aussi vendues par les cuisinistes qui, au vu des notes, peuvent y voir la confirmation de l’idée répandue qui les placent comme les meilleurs spécialistes.         

 
Réalisée en mars dernier grâce à la mobilisation des associations locales de l’UFC-Que Choisir, cette étude a nécessité le passage d’enquêteurs dans 1 455 magasins de 12 enseignesrépartis dans 86 départements. Les vendeurs avaient à lister les atouts des tables à induction (rapidité de chauffe), les points à ­vérifier avant de procéder à leur installation (puissance du compteur électrique) et le type de ­récipients que l’on peut ou non poser dessus (en fonte, en inox mais pas en verre, ­céramique, cuivre, etc.). Des informations à délivrer somme toute basiques et pourtant la conclusion est sans appel : « à l’exception de quelques vendeurs –excellents - tous les autres se sont contentés du service minimal, sans véritable implication ». Le magazine précise que cela n’est pas propre aux tables de cuisson, avec une nuance même positive : « comme lors de nos précédentes enquêtes sur les conseils d’achat (sèche-linge et, déjà, aspirateurs, en 2003 ; lecteurs de DVD, en 2006), le niveau d’ensemble reste médiocre. Dès lors, difficile de distinguer une enseigne ­plutôt qu’une autre. Maigre consolation : les clients seront globalement moins mal renseignés pour une table de cuisson que pour un aspirateur… ».
 
Il n’empêche : la notation dans le détail ne rattrape pas le commentaire global : « Le b.a.-ba pour tout vendeur qui se respecte est de cerner les besoins du client. Un préliminaire trop souvent négligé : à peine six vendeurs sur dix ont posé des questions. Et parmi ceux-ci, autour de 50 % se sont renseignés sur la capacité de l’installation électrique et sur le type de ­casseroles ou plats que le consommateur avait dans sa cuisine. Deux points essentiels. Les tables de cuisson à induction sont en effet gourmandes en énergie, ce qui suppose de ­vérifier la puissance du compteur (de 8 à 11 kW, soit une seule phase supportant 40 A ou trois phases supportant au moins 16 A chacune). En outre, tous les types d’ustensiles ne doivent pas être déposés dessus. De fait, si l’acheteur est surtout équipé de récipients en aluminium, en verre ou en céramique, il ­faudra qu’il investisse dans des ­casseroles ou marmites à fond plat en matériau ferromagné­tique (fonte, Inox spécial…) ». Si 74 % des vendeurs ont été prévenants sur la non-compatibilité de certains ­ustensiles de cuisine avec ­l’induction, « 18 % d’entre eux ont cependant considéré qu’il n’y avait « aucun problème » à poser la table de cuisson directement sur un lave-vaisselle. Une solution dangereuse puisqu’il faut laisser, entre l’une et l’autre, un espace de 10 cm afin d’assurer une bonne ­ventilation/aération. Au bout du compte, ceux de Conforama se sont révélés les plus légers ». Seul critère satisfaisant pour les enseignes : les enquêteurs n’ayant eu aucun mal à mettre la main sur un vendeur. Que Choisir tempère ce bon point par un in cauda venenum : « une bonne disponibilité des vendeurs ne préjuge en rien de la qualité des conseils fournis. Gitem en est l’illustration parfaite : les indications données aux clients brillent par leur médiocrité ! ».  

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Le « mauvais conseil » des GSS électroménager
Le « mauvais conseil » des GSS électroménager

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