Ah, les belles allemandes !

Actualités - 28 janv. 2015

A la manière des oiseaux, je migre avec les saisons ; ce sont les salons, cependant, et non les conditions climatiques idoines, qui dictent mes pérégrinations.

Vous souvenez-vous ? J’étais à Milan, au printemps dernier comme je l’avais écrit dans mon compte rendu Eurocucina : changement de saison et retour à la raison… De fait, mon programme migratoire est réglé comme une horloge. L’automne me voit souvent à Bruxelles et, de loin en loin, je bats frénétiquement des ailes, à la fin de l’été, jusqu’au Furniture Fair de Shanghai. Ainsi l’industrie du meuble me promène-t-elle, au gré des saisons et des salons, sur les cinq continents.

Au plus fort de l’hiver, le mois de janvier me voit revenir, tous les deux ans, à Cologne : l’IMM est un événement incontournable pour qui évolue dans ma partie. Je m’y rends avec d’autant plus d’intérêt – et de plaisir – que la cuisine est, depuis 2011, de retour dans la ville rhénane. Vous qui me lisez attentivement savez désormais que c’est là mon péché mignon. Quelle bonne idée ont-ils eu de ressusciter LivingKitchen !

D’autant que l’édition 2015 était, à l’aune des précédentes, de fort belle tenue ! Contre vents, marées et un contexte économique délicat, elle vibrait de dynamisme et de confiance. Les exposants jouaient à qui serait le plus enthousiasmé par ses contacts avec les visiteurs. Le discours était-il convenu ?... Je ne saurais le dire. Le fait est que la fréquentation était au rendez-vous ; peut-être un tantinet moins, cependant, qu’en 2013. Maintenant, entendons-nous : tous les exposants n’ont pas rencontré le même succès. Il est des stands, par exemple, comme Häcker, Schüller ou Nobilia qui, dès potron-minet, affichaient complet et ne désemplissaient pas de la journée. « Normal, m’a glissé à l’oreille un confrère mieux informé que les autres. Ce sont là les trois seules marques qui marchent vraiment en Allemagne ». De fait, Nolte et Alno, les deux autres mastondons de l"industrie gemanique n'exposaient pas cette année dans les halls du parc de Cologne.

Parlons-en, de l’Allemagne : elle ne semble pas intéresser plus que ça nos compatriotes. Ceux que j’ai croisés dans les allées, en tout cas, se comptent sur les doigts de la main. Faut-il chercher l’explication dans un voyage trop cher, trop compliqué, trop long ? L’affaire mérite d’y réfléchir.

Un mot, pour finir, des produits exposés à LivingKitchen ; juste un mot d’ailleurs, car mes remarques formulées après ma visite d’Eurocucina, en avril dernier, tiennent toujours. La victoire de la sagesse sur l’originalité se confirme. Les cuisines affichent une élégance discrète et raffinée ; toutes font assaut de solutions pratiques et fonctionnelles, plutôt que de couleurs extravagantes ou de mises en scène baroques.

J’y vois-là, pour ma part, une évolution tout à fait louable.