2009, la crise en chiffres et lettres

Actualités - 24 févr. 2010

Elle restera dans les mémoires comme une rude année pour le mobilier de cuisine cette année 2009. En tout cas si l’on se base sur les statistiques qui sont fournies par l’Insee. En effet, l’industrie française des meubles de cuisine par éléments a enregistré en décembre une nouvelle chute de son chiffre d’affaires global de production de 9,5 % par rapport à décembre 2008. Résultat, sur l’ensemble de l’année, la production industrielle affiche un misérable -15 % par rapport à 2008, année qui elle-même avait enregistré un retrait de 3 % par rapport à 2007. Et depuis 2005, le recul correspond presque à 20 %. Situation plus que médiocre qui traduit par les chiffres, la disparition de quelques entreprises historiques du secteur : Ranger-Domoform, Teisseire, Jean Gilet, Cesa, la Savoyarde du Meuble… et l’affaiblissement de bien d’autres : Manuest, Combettes, Espalux-Mondial Kit, Roux-Hardy… La crise, sensible à partir du milieu de 2008, n’a fait que donner le coup de grâce à tout un pan de l’industrie française. De fait, le chiffre d’affaires global de la production industrielle d’éléments de cuisine devrait être retombé au niveau de celui de la fin des années 90 : une décennie de croissance a été effacée.

 

Ces chiffres ne doivent pas laisser croire que le marché français de la consommation de meubles de cuisine s’est effondré. Les importations ont largement compensé les pertes : depuis 1997, elles ont été multipliées par 3,4 passant de 100 millions à presque 343 millions d’euros. Et même durant cette année de crise, leur rythme ne s’est ralenti que de -1,5 % par rapport à 2008 (source : Service des Douanes). Les industriels allemands ont même encore accru leur progression (+ 6,5 %), comme leurs équivalents espagnols (+4,7%). L’Italie a en revanche légèrement reculé de 2,5 % (le marketing du design ne peur pas réaliser de miracle »). La cuisine britannique a quant elle fini de disparaître du marché ; conséquence ultime de la vente d’Hygena à Nobia il y a quatre ans, ce qui par rebond a encore profité à l’industrie allemande (même si le propriétaire est suédois). Aujourd’hui 55 % des importations proviennent d’Allemagne, 22 % d’Italie et 16 % d’Espagne. Globalement, ces mêmes importations représentent presque 33 % du chiffre d’affaires « sortie d’usine » sur le marché de la cuisine en France. L’industrie allemande pèse environ 18 % et sa concurrente italienne 7%.

 

Par extrapolation, on peut estimer que le chiffre d’affaires meubles de cuisine par éléments « sortie d’usine » a chuté en 2009 par rapport à 2008 d’environ 10 % (1,054 milliard contre 1,175 milliard d’euros). Bien évidemment, tous ces chiffres peuvent (et doivent) être soumis à la critique. Sans doute omettent-ils des zones d’ombre importantes, comme l’artisanat, et ne parviennent-ils pas à saisir certaines importations, notamment dans le bas de gamme et le kit. Ils indiquent cependant une tendance assez cohérente avec l’ambiance générale du secteur et restent d’ailleurs les seuls à provenir d’organismes indépendants.

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