Voir et agir plus grand que la cuisine

Actualités - 18 juil. 2023

Après avoir travaillé comme responsable commercial d’un équipementier de l’ameublement, Jean-Christophe Honorat est devenu en 2014 gérant d’un magasin de cuisines à Pringy en Haute-Savoie. Au mois d’octobre 2022, il a racheté une entreprise de construction de charpente et de maison en ossatures bois dans le même département. Un pari audacieux et une diversification rare, préférée de manière assumée à l’ouverture d’un deuxième magasin, et motivée par « le besoin de diversifier son activité et de travailler désormais verticalement. » Explications.

Culture Cuisine : Quel est en bref votre parcours professionnel ?

Jean-Christophe Honorat : « Après avoir obtenu un CAP d’ébéniste, j’ai poursuivi mes études par un BTS d’industrie bois. J’ai commencé ma carrière professionnelle chez un fabricant de mobilier de cuisine en Haute-Savoie, occupant le poste de technicien au bureau d’études pendant huit ans. J’ai ensuite intégré une entreprise autrichienne de production de composants et fournitures pour les ensembles de cuisine. En 2014, j’ai pris la décision de me mettre à mon compte et d’ouvrir un magasin de cuisines équipées à Pringy, à quelques kilomètres au nord d’Annecy, dont l’activité s’est depuis développée régulièrement.     

Culture Cuisine : Pourquoi avez-vous investi fortement fin 2022 dans le rachat d’une entreprise industrielle hors secteur cuisine, alors que votre activité de cuisiniste indépendant est prospère ?

Jean-Christophe Honorat : Après cinq ans d’exercice du métier de cuisiniste, j’ai ressenti le besoin et la nécessité de développer mon activité. J’ai d’abord pensé à ouvrir un deuxième magasin de cuisines équipées, avant d’évincer cette idée, considérant qu’elle reviendrait à multiplier les contraintes et les bénéfices que j’avais déjà. Parallèlement, j’avais quelques difficultés à trouver de réels partenariats avec des promoteurs immobiliers. C’est pourquoi j’ai décidé de travailler désormais verticalement, en me donnant la liberté et la possibilité d’être mon propre donneur d’ordre pour amplifier mon activité d’agencement intérieur. Après mûre réflexion et recherche active de l’entreprise répondant à mon projet,  j’ai repris en octobre dernier la société Structure Bois Solutions, implantée à Saint-Martin de Bellevue, à quelques kilomètres de mon magasin et qui fabrique des charpentes et des maisons en ossatures que j’équipe ensuite en cuisine et agencement intérieur. Le principal avantage de cette intégration est qu’elle m’ouvre des portes en amont de mon activité de cuisiniste en développant tout un réseau d’affaires dans le secteur de la promotion construction immobilière, notamment auprès des architectes et des maîtres d’œuvre, auquel je n’avais pas directement accès auparavant. 

Culture Cuisine : Est-ce aussi par goût personnel de cet univers que vous avez repris une entreprise de construction de charpente et de maisons  à ossatures bois ?    

Jean-Christophe Honorat : Oui, car j’ai toujours aimé l’architecture d’extérieur comme d’intérieur, ainsi que le travail du bois. De fait, ce rachat me permet de m’investir bien davantage dans d’autres pièces que la cuisine, telles que le dressing, les chambres à coucher, le mobilier divers, etc., d’une part comme acteur de l’habitat concevant des maisons finies et habitables, et d’autre part, comme prestataire proposant diverses solutions d’aménagement de l’habitat dont je sélectionne les fabricants.

Culture Cuisine : Quelles sont les différences de taille entre vos deux entreprises ?

Jean-Christophe Honorat : La société Structure Bois Solutions réalise un chiffre d’affaires trois fois supérieur à celui de mon magasin de cuisine et ses effectifs sont de quatorze salariés à l’atelier de fabrication contre deux à Pringy.

Culture Cuisine : Craignez-vous que votre nouvelle activité prenne le pas sur la plus ancienne ? Et comment organisez-vous votre temps entre les deux ?   

Jean-Christophe Honorat : Que je sois de plus en plus accaparé par l’entreprise de construction de maison en bois est en effet un risque, mais c’est un choix largement assumé et dans lequel je m’épanouis réellement. D’ailleurs, je travaille aujourd’hui les quatre premiers jours de la semaine chez Structure Bois Solutions et le vendredi dans mon magasin de cuisine. Cette nouvelle organisation personnelle m’a amené à déléguer davantage les responsabilités et le travail à ma conceptrice vendeuse avec qui je travaille depuis trois ans et qui est ainsi devenue responsable du magasin. J’ai la chance de travailler avec une personne en qui j’ai confiance, car c’est ce qui m’a permis de faire aboutir sereinement ce projet. » 

Propos recueillis par J.A

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