Un nouveau géant du meuble ?

Actualités - 17 nov. 2010

L’information a d’abord été révélée par le quotidien La Tribune, avant de faire trainée de poudre dans les rubriques économiques et financières des autres journaux, magazines et sites Internet. Il est vrai qu’elle a de quoi susciter des émois dans les milieux d’affaires, bien au-delà du monde de l’ameublement et de la décoration qui est pourtant directement concerné : des discussions sont en cours avec les actionnaires de But que sont le fonds Colony Capital et la banque Goldman Sachs pour soumettre une offre commune à PPR, maison mère de Conforama.

 
Le fait de cette cession n’est pas inédit, cette dernière étant même programmée. Dans une interview donnée au Wall Street Journal en novembre 2009,  le PDG du groupe PPR,  François-Henri Pinault, annonçait « songer à se séparer de ses marques Fnac et Conforama (on peut ajouter La Redoute via Redcats, ndlr) ». Cette décision était étayée parce que le groupe a « une grande faiblesse, la distribution. Ce n’est pas un secteur qui ne peut pas être facilement développé à l’étranger »,
Des entraves que ne connaissent pas le secteur du luxe, aujourd’hui dominé par le groupe LVMH, dirigé par Bernard Arnault, devenu la première fortune de France, et sur lequel le groupe PPR nourrit l’ambition de se concentrer,  
 
Les mêmes sources de presse estiment que dans le portefeuille d’enseignes, Conforama devrait constituer la cession la plus facile à mener. Distinction toute relative : jusqu’à présent, les divers prétendants au rachat qui se sont succédés au cours des derniers mois ont fini par renoncer, le plus récent étant l’autrichien Lutz.    
 
Afin de favoriser cette fois la concrétisation de l’opération, le fonds britannique Permira aurait multiplié les contacts avec les acquéreurs potentiels afin d’organiser son bon financement. Selon La Tribune, PPR exigerait en effet un prix plancher de 1,5 milliard d’euros. La solution envisagée passerait par une alliance entre les deux enseignes, But et Conforama, concurrentes frontales en France depuis toujours. Un mariage de raison que pourraient réprouver les autorités de la concurrence, exigeant alors des cessions pour éviter des situations de position dominante dans certaines zones de chalandise. But compte 215 magasins dans l’Hexagone avec 9,7 % de parts de marché du meuble. De son côté, Conforama en compte 190 (14 %), le leader étant le géant suédois Ikea avec (16,9 %).

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