Les importations de mobilier de cuisine ont bondi de 24,5 % en mai 2010 (par rapport à mai 2009) et de presque 10 % en juin (sources : Douanes). La tendance annuelle se situe aux alentours de + 5 %. Il est fort probable que pour toute l’année 2010, elles représenteront plus de 370 millions d’euros, soit probablement plus d’un tiers du marché français en valeur.
Une surprise tout de même : l’industrie allemande ne connaît plus les fortes progressions des années précédentes même si elle reste sur un trend annuel positif d’environ 2 %. Après deux années particulièrement dynamiques qui ont permis à ses ventes de dépasser 190 millions d’euros en 2009, ce ralentissement montre-t-il que les parts de marché deviennent plus difficiles à conquérir pour les fabricants germaniques ?
Une partie de la progression de 2007 et 2008 provenait du changement de fournisseur au sein d’Hygena ayant entraîné le passage des facturations de la Grande-Bretagne à l’Allemagne. Ainsi, les importations britanniques sont-elles passées d’environ 30 millions d’euros en 2007 à 3 millions en 2009. Dans le même temps, les importations allemandes ont augmenté de 45 millions d’euros. Aujourd’hui Hygena connaît une phase de réorganisation a priori peu favorable au développement de son chiffre d’affaires. On peut également penser que les circuits dans lesquels les firmes allemandes ont pris position durant ces dernières années, magasins spécialistes, grandes surfaces, n’enregistrent pas de fortes progressions (ce qui serait d’ailleurs surprenant dans l’actuelle « conjoncture économique »). Bref, pour les Allemands, le marché français n’est pas encore totalement acquis, loin de là.
En revanche, côté italien, ça va fort avec une tendance annuelle de l’ordre de + 13 % (+ 26% en mai, + 36 % en juin). Si l’on reste sur ce rythme, l’industrie transalpine pourrait progresser de plus de 10 millions d’euros en 2010 sur le marché français. S’agit-il d’une prime au chalengeur ? Les importations italiennes ne représentent que moins de la moitié du chiffre d’affaires allemand en France (environ 74 millions d’euros en 2009) et sont peut-être moins sensibles aux évolutions des grands circuits dans lesquels elles sont pratiquement absentes. Leur forte dynamique pourrait également être un bon indicateur d’une meilleure santé de la distribution des cuisinistes traditionnels du moyen-haut et du haut de gamme gros clients de l’industrie transalpine. Enfin, il n’est pas impossible qu’entrent en jeu des logiques industrielles difficiles à percevoir sur le marché.
L’Espagne renforce encore sa position de troisième fournisseur du marché français. Ce pays exporte plus vers la France, sa presque unique cliente avec le Portugal (soit plus de 50 millions d’euros) que la France ne vend au reste du monde (49 millions d’euros). Et l’on notera que ce niveau d’activité est le fait d’entreprises assez petites à l’échelle européenne.
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