Jean-Claude Chabbert, représentant sud-ouest de Nolte Küchen :
« Je me suis rendu deux jours (mardi et mercredi) à Eurocucina, afin d’y découvrir de nouvelles tendances esthétiques dans les ensembles de cuisine. Je suis resté sur ma faim, car cette édition 2012 s’est malheureusement révélée sans surprise. Les exposants étaient moins nombreux qu’auparavant, des emplacements vides laissant déduire que se sont produits des désistements de dernière minute, qu’il s’agisse de fabricants italiens mais aussi et surtout allemands. Ainsi, Nolte a considéré que sa participation aux deux éditions précédentes n’était pas concluante et a préféré concentrer ses forces sur la prochaine édition de Living Kitchen à Cologne en janvier 2013. De fait, le marché italien est saturé et y réussir est d’autant plus difficile et coûteux en énergie et moyens dépensés : les fabricants locaux y sont nombreux et le taux d’équipement des foyers en cuisine intégrée y dépasse les 80 % !
L’offre présentée en avril à Milan a traduit l’état d’esprit qui règne actuellement dans le pays, imposé par la crise économique actuelle. Je pense qu’elle a manqué d’audace et d’originalité, comme les Italiens savaient en faire preuve auparavant. Au contraire, ce cru 2012 s’est révélé uniforme, ne permettant pas de dessiner une tendance, sans doute parce que les industriels transalpins ont préféré joué la carte de la sécurité commerciale, plutôt que de prendre des risques esthétiques. Le stand de Häcker ne m’a pas convaincu non plus. Enfin, la fréquentation était aussi révélatrice de ce climat d’incertitudes et de sentiments ambigus, avec des allées éparses le mardi et des stands bondés le mercredi ».
Franck Pellé, directeur général Commerce d’Eberhardt :
« J’étais présent pendant 5 jours, parce qu’Eberhardt y a participé au travers de deux de nos trois marques partenaires d’électroménager, à savoir le fabricant italien de hottes Falmec et l’Allemand Liebherr, spécialiste des appareils de froid et qui exposait à Milan pour la première fois. Eurocucina a accordé en effet d’avantage de place à l’électroménager, suite au désistement de plusieurs fabricants de cuisine, mais aussi parce que meubles et ménager sont désormais indissociables. Bien sûr, les grandes centrales d'achat était présentes, mais ce double intérêt a aussi eu pour conséquence la visite de nombreux petits" distributeurs.
Cette édition 2012 était marquée par la crise, dans le mauvais et le bon sens du terme. De manière négative, il y avait peu d’innovations, la saisonnalité d’Eurocucina ne correspondant pas il est vrai à la période de sortie des nouveautés d’électroménager, qui, se produit en février. De manière positive, on a pu voir que seuls les meilleurs fabricants y ont participé, faisant des efforts manifestes d’investissement afin de rencontrer leurs clients distributeurs, ce qui demeure la finalité première d’exposition au salon de Milan. De fait, les contacts étaient plus riches et conviviaux qu’à l’Ifa de Berlin (salon européen de l’électroménager et de l’électronique grand public se tenant en septembre à Berlin) qui ressemble à un rendez-vous de pré-négocation, parce qu’y sont présentés énormément de nouveautés en avant-première. Eurocucina était plus feutré. Nous avons passé plus de temps à discuter de projets communs avec nos distributeurs, parce que nous étions moins sous la pression de l’innovation et d’une concurrence folle venue de tous les horizons de la planète. Ces rencontres étaient essentielles parce qu’elles permettent d‘amorcer des réponses communes à une problématique collective : les marges des distributeurs s’effritent avec le développement des sites Internet de ventes, et celles des fabricants ont subi les effets d’une concurrence de volumes et ne peuvent plus d’éroder d’avantage.
En conclusion : si l'argent se fait plus rare, les plus volontaires se retrouvent pour synchroniser leurs efforts et développer leur créativité. Nous n'avons pas d'argent mais nous avons des idées.... ».
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