Précision laser et flexibilité unitaire au groupe Fournier

Actualités - 03 mai 2013

Situé près d’Annecy, à 20 km de la fameuse usine du Bray à Thônes et du siège social du groupe Fournier, le site de Metz-Tessy est avec 24 000 m2 couverts la deuxième unité de production du fabricant français de cuisines, rangements et salles de bains. Seules ces dernières y étaient réalisées, notamment pour la marque Delpha (dédiée aux grossistes du bains et sanitaristes), avant qu’un vaste plan quadriennal de réorganisation de la production de tout le groupe, engagé en 2005, commence de se concrétiser deux ans plus tard. L’activité de dressing sur mesure du site de Poisy y a ainsi été intégrée, ainsi que la réalisation de façades et de panneaux déco mélaminés et stratifiés.

 

De telles évolutions n’ont rien d’exceptionnelles. Mais celles-ci s’inscrivent en réalité dans un programme d’investissements lourds et dont le montant – près de 30 millions d’euros répartis sur plusieurs exercices consécutifs – justifie la place du groupe Fournier parmi les principaux industriels de son secteur.

 

L’enveloppe était nécessaire pour non seulement procéder à la réorganisation infrastructurelle des bâtiments, mais aussi acquérir des machines permettant l’optimisation souhaitée par les dirigeants savoyards et de pousser la flexibilité de la production au point extrême de l’usinage unitaire de chaque pièce sur la même chaîne. Ces machines ont été modifiées très récemment afin de réaliser au laser le plaquage des chants de façade proposés dans un nombre largement accru de coloris (notre photo) afin d’en éliminer les joints. « Cela permet de réaliser si besoin des pièces uniques et de proposer à nos clients d’acquérir la cuisine la plus personnalisée qui soit » expose le directeur industriel et logistique Pascal Bert (à droite sur la photo), avant de souligner : « pour parvenir à ce résultat, il fallait concevoir en amont les machines répondant exactement à nos process de fabrication. A l’heure actuelle, seuls deux constructeurs de machines, les Allemands Homag et IMA, en sont capables ».  

 

Composé de trois lignes de débit par centres numériques de défonçage, de quatre lignes d’usinage  et de nombreux magasins automatiques, la chaine principale usine 35 000 façades mélaminées et composants de meuble de salle de bains par semaine, avant de les empiler automatiquement de la manière la plus rationnelle. Comprenant également un centre de défonçage à commandes numériques, la deuxième chaine est encore plus flexible pour concevoir des éléments de rangements et des panneaux déco à la contremarque (de 120 à 26000 mm), sans perte de temps de réglage. Ni perte de matière : les chutes de panneaux sont stockées puis réutilisées pour d’autres découpes, et les sciures servent au chauffage des bâtiments.        

 

C’est cette souplesse au service d’une personnalisation extrême qui vaut aux chaînes d’usinage de Metz-Tessy d’être visitées régulièrement par les équipes d’autre fabricants européens ou issus d’horizons plus lointains, tels que la Russie ou le Brésil. « Ces rencontres sont le plus souvent organisées par des constructeurs de machines à bois qui souhaitent faire découvrir à leurs prospects les performances de leurs machines en situation réelle de fonctionnement. En réalité, chacune de ces machines est unique. En effet, si toutes sont dotées de briques technologiques standard, leurs assemblages et leurs options d’usage diffèrent pour remplir les fonctions propres et évolutives à chaque fabricant. Nous ne travaillons qu’avec des moutons à cinq pattes technologiques, ce qui explique leur prix élevé qui ne peut que s’inscrire dans des plans d’investissement pluriannuels ». EtPhilippe Crozet, directeur de l’enseigne Mobalpa (à gauche, ci-dessus), de compléter : Ces visites de concurrents ne posent pas problème tant qu’elles ne concernent pas les aspects stratégiques de notre développement et qu’il y a réciprocité. La même démarche nous a valu de nous rendre sur les sites de production de grands industriels allemands ».

 

A l’heure où Ikea (cf. notre article de mardi sur ce lien) et de grands fabricants allemands privilégient une stratégie de volumes par la normalisation de leurs gammes, la prochaine étape de production au sein du groupe Fournier visera à appliquer la même personnalisation extrême sur le site du Bray, pour les caissons de cuisine. Cette avancée devrait se concrétiser courant 2015, les délais de livraison des machines aussi imposantes que sophistiquées étant de 18 mois environ. Là encore, les investissements sont massifs, Bernard Fournier en ayant précisé les motifs et montants (près de 50 millions d’euros sur deux ans) en février dernier (à lire sur le lien suivant : Le groupe Fournier investit dans le progrès).

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Précision laser et flexibilité unitaire au groupe Fournier
Précision laser et flexibilité unitaire au groupe Fournier

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