Les soldes de cuisines valent-il le coût ?

Actualités - 15 janv. 2010

Elles ont commencé depuis une semaine, et bon nombre de magasins de cuisine affichent des taux de réduction alléchants. Le consommateur va-t-il pour autant réaliser une bonne affaire ? Comme nous sommes dans le domaine de la cuisine équipée, les soldes ne peuvent réellement porter sur le stock invendu, comme c’est particulièrement le cas dans l’habillement. Et pour une bonne raison, il n’y a pas de stock. En effet, les meubles et plans de travail sont fabriqués après la commande (ce que dans le jargon professionnel on appelle « à la contremarque »). Or, il ne faut pas oublier qu’il est interdit de vendre en soldes des marchandises ayant fait l’objet d’un réapprovisionnement pendant la période des soldes. Alors comment font ces cuisinistes qui vont jusqu’à afficher de grands – 50%, comme c’est par exemple le cas de Cuisines Plus.

Pour comprendre, il suffit de lire la discrète toute petite ligne à laquelle renvoie l’astérisque sur le site de Cuisines Plus : « Offre valable pendant la période légale départementale des soldes d’hiver, dès leur premier jour, sur le mobilier d’exposition (hors appareils électroménagers, hors accessoires, hors sanitaires, hors pose et hors livraison) signalés par étiquette spéciale, dans la limite des stocks disponibles. »
 
Les soldes portent donc sur le mobilier exposé en magasin. Problème, une cuisine d’exposition correspond assez rarement au meuble près aux dimensions de la pièce à équiper chez un consommateur. Des adaptations sont nécessaires et, logiquement, s’il faut utiliser d’autres meubles et commander un plan de travail adapté, ces derniers ne peuvent être soldés. Et du côté de l’électroménager encastrable, que se passe-t-il ? C’est le même problème, les cuisinistes ne stockent pas d’appareils électroménagers, sinon ceux qu’ils exposent. Donc impossibles pour eux de vendre beaucoup d’appareils avec des réductions importantes, comme on le voit sur certains sites internet ou encore dans des enseignes comme Boulanger. Quant aux services, la livraison et la pose, ils ne peuvent eux non plus bénéficier de l’atout soldes.Bref, les opérations « soldes » dans le domaine de la cuisine servent avant tout à attirer le client dans le magasin. Où il découvrira presque fatalement qu’il y a peu de bonnes affaires. Petit bémol, l’opération peut s’avérer tout de même assez intéressante dans les domaines de la cuisine de moyen-haut et haut de gamme. Une réduction, même de 20% ou de 30% sur du mobilier et de l’électroménager coûteux, cela reste une bonne affaire.
 
C’est certainement à cause de cette difficulté à vendre les soldes dans le secteur de la cuisine de premier équipement que certaines enseignes comme Hygena ou Lapeyre préfèrent désormais s’appuyer sur des opérations promotionnelles pendant la période des soldes. Ainsi, chez Hygena, « Les semaines de rêve » s’étalent-elles du 2 janvier au 20 février. Avec beaucoup de – 50% sur des meubles de « fabrication allemande » comme il est indiqué sur leur dépliant promotionnel. Le prix et la présupposée qualité germanique sont donc au rendez-vous, mais jamais le mot solde n’est écrit. Quant à Lapeyre, il met en avant son pack Twist, du 13 janvier au 6 février. Autrement dit, rien d’autre qu’un « block » de 240 cm comme on les aime en Allemagne avec un équipement d’électroménager de base de marque Beko (originaire de Turquie). Tout cela pour la modique somme de 1 189 € au lieu de 1 589 €.
Le déclin des soldes au profit de la promotion dans le secteur de la cuisine devient donc sensible. Et concomitamment s’imposent des offres commerciales inspirées de celles qui sont pratiquées outre-Rhin.

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