Les appareils A++ : trop chers selon l'UFC

Actualités - 27 mai 2010

Pour l’instant, il n’est pas économiquement rentable de dépenser plus pour consommer moins lorsqu’on achète un appareil électroménager. En effet, les prix des appareils les plus économes en énergie sont trop élevés pour s’amortir convenablement. Voilà ce qu’affirme une enquête menée par l’UFC-Que Choisir publiée le 25 mai dernier. Elle profite de ce constat pour mettre en cause l’actuel étiquetage énergie. En effet, la classe énergétique est, devant la marque, le deuxième critère de choix, selon l’Ademe.

Pour mener à bien sa démonstration, l’UFC a mis en examen les réfrigérateurs et sèche-linge parce qu’ils représentent plus de la moitié de la consommation électrique de la famille « électroménager, audiovisuel, bureautique et éclairage à la maison ». Pour cela, les enquêteurs ont visité 1 464 magasins spécialisés et de grande distribution dans le courant du mois de mars 2010 et relevé le prix et l’étiquette énergétique des appareils. Premier constat : « l’échelle utilisée (pour l’étiquette énergie) est aujourd’hui obsolète, en particulier pour les réfrigérateurs-congélateurs ». En effet, à cause de la disparition des classes B à G, il ne reste plus que des appareils de classe A et des sous-classes A+ et A++. Résultat : « cela crée une confusion auprès des consommateurs (car) pour tous les autres produits (…) la classe A est la meilleure. Mais pour les réfrigérateurs et congélateurs, (ce) sont les plus énergivores. Or le consommateur n’a pas cette information. » Pour les sèche-linge où il ne reste plus que des modèles A, B et C, les effets sont les mêmes.
 
Deuxième constat : « les appareils les plus économes sont un marché de niche» Il n’y aurait selon le relevé de l’UFC que 5 % de réfrigérateurs-congélateurs en classe A++ et 13 % de sèche-linge en classe A.
 
Troisième constat : « les prix augmentent fortement avec la classe énergétique. » L’enquête veut démontrer que « contrairement à une idée reçue, le surcoût à l’achat des appareils économes en énergie n’est pas toujours compensé par les économies réalisées sur la facture d’électricité ». Ainsi, « le surcoût à l’achat pour un réfrigérateur-congélateur de classe A+ au lieu d’un appareil de classe A est de 85 euros. Si l’on prend en compte le gain sur la facture d’électricité (9 € par an), ce surcoût ne se compense que sur 10 ans. » Et l’UFC ajoute que pour un appareil A++, l’amortissement n’est même pas possible sur 10 ans.
En mettant en cause le discours des grandes firmes de l’électroménager, l’UFC-Que Choisir a pour objectif de promouvoir le système du bonus-malus écologique. Elle s’appuie sur la réussite de ce dernier dans le domaine de l’automobile et souligne qu’il a permis de sensiblement faire baisser les émissions de CO2. La démonstration se base également sur la réussite de bonus sur l’électroménager en Italie, Belgique et Pays-Bas. « En Italie, par exemple, l’incitation financière mise en place en 2007 pouvait atteindre 200 €. Elle a fait passer la part de marché des réfrigérateurs/congélateurs A+/A++ de 30% à 46% en 2008 alors qu’en France elle ne représentait que 26% », conclut l’association de consommateurs.

 

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Les appareils A++ : trop chers selon l'UFC

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