Le meuble par affection, l'électroménager par besoin

Actualités - 24 juin 2010

Il est difficile de se séparer de ses meubles, et notamment de son mobilier de cuisine. En revanche, on achète son (gros) électroménager par besoin, sans désir. Voilà ce que révèlent deux enquêtes.

 
Une étude récente de l’Ipéa portant sur 800 consommateurs ayant renouvelé leur mobilier entre 2008 et 2010, relayée par la Fnaem (Fédération française du Négoce de l’Ameublement et de l’Équipement de la Maison), démontre que le meuble est fait pour durer, ce qui implique une forme d’attachement (affectif ?) envers lui. Les personnes sondées attendent entre 10 et 20 ans pour changer un meuble ou un groupe de meubles. Et, à tout seigneur tout honneur, c’est le mobilier de cuisine qui détient la palme de la plus longue durée : il résiste 23 ans en moyenne avant d’être remisé. Cet âge moyen est de 19 ans pour une table, de 18 ans pour une chaise, de 15 ans pour un canapé, de 13 ans pour une armoire ou un matelas, de 9 ans pour une bibliothèque et encore de 8 ans pour du mobilier de jardin.
Le renouvellement ne veut pas dire fin de vie puisque 47 % des sondés donnent ou réutilisent leurs meubles après leur renouvellement. Toutefois, 38 % d’entre eux s’en débarrassent via les tournées de collecte des encombrants, 10 % les font reprendre par les magasins, 1,7 % les revendent et 1 % les donnent à un réseau caritatif.
 
Si l’on semble être attaché à son mobilier, c’est un peu moins le cas avec son électroménager, et notamment son gros électroménager. Ainsi une enquête GFK GfK Custom Research – Mistergooddeal (1200 personnes interrogées au printemps dernier) montre que l’achat des appareils électroménagers fait plus partie du domaine de l’obligation subie que de celui de désir. Bref, si le taux de renouvellement des appareils est plus rapide que celui des meubles, c’est d’abord parce qu’ils tombent en panne ou donnent des signes de fatigue évidents. Et même beaucoup plus vite qu’avant pensent un nombre croissant de consommateurs comme le révèle l’enquête (comme d’ailleurs leurs porte-parole des médias et des associations de consommateurs).
17 % des sondés envisagent-ils de faire un achat de gros électroménager dans les 12 prochains mois, un chiffre qui fera rêver les cuisinistes et les marchands de meubles. La presque indifférence envers cette famille de produits va jusqu’à toucher les marques : selon l’enquête GFK, 35 % des sondés n’ont pas de marque préférée.
 
Pour redonner du tonus à cette famille de produit, les industriels disposent heureusement de l’atout « écologie ». Selon la même enquête, les équipements verts seraient jugés comme étant la plus grande innovation des 10 dernières années, et le respect de l’environnement serait appréhendé comme un critère d’achat aussi important que le prix.
Autre atout dynamique, le e-commerce. Pour cette enquête GFK (menée en association, rappelons-le, avec mistergooddeal), 34 % des Français envisageraient d’acquérir un appareil électroménager par le truchement d’internet.
 
Certes peu aimé, l’électroménager bénéficie des atouts de la modernité et d’une fréquence d’achat plus élevé. Il est certain que bon nombre de professionnels du meuble doivent rêver de consommateurs plus indifférents envers leur mobilier, à commencer par leur cuisine.

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Le meuble par affection, l'électroménager par besoin

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