Le groupe Parisot vendu !

Actualités - 10 déc. 2010

Il n’y a pas si longtemps que cela, la nouvelle aurait fait l’effet d’une bombe. En 2010, elle n’a pas fait grand bruit, passant même presque inaperçue. Et pourtant, elle concerne la vente du groupe Parisot, pendant plusieurs décennies n° 1 français du meuble meublant, celui en kit particulièrement et l’un des leaders de la fabrication de cuisine. Rien de moins. Le seul à jouer dans la cour des grands européens, allemands notamment, tel que Welle. Un symbole, à défaut d’être un fleuron. Car, créée en 1936, le groupe Parisot représentait aussi une époque où le secteur était encore patrimonial et réussissait justement parce que, disait-on, il était régi par un bon sens familial, une gestion sereine de bon père de famille (les véritables conseils d’administration se tenaient, selon une rumeur crédible, lors des repas de famille dominicaux), avec des modes de fonctionnement privilégiant la course de fond aux sprints précipités. Un symbole donc, mais d’une époque révolue. Car, en dépit de délocalisations dont on voit par ailleurs chaque jour les limites d’efficacité économique, le groupe lorrain n’aura pas su ou pu s’adapter à une modernité de la production et du commerce, comme l’ont fait par exemple parfaitement les groupes spécialisés Fournier et Salm en cuisine, devenant les véritables ténors hexagonaux du meuble à coups d’investissements massifs et réguliers pour améliorer leur outil de production et leurs réseaux de distribution intégrés. Et de fait, ce qui faisait la force du groupe Parisot est devenu sa faiblesse, l’entreprise dégageant l’image d'une vieille dame respectable, d’une institution discrète et en décalage avec la marche du monde.

 
C’est sans doute ce qui explique le peu d’écho donné à son rachat par la holding alsacienne Windhusrt Industries, avec l’aide de la participation, à hauteur de 14 millions d’euros d’augmentation du capital, du Fond Stratégique d’Investissement (FSI), société anonyme détenue à 51 % par la Caisse de Dépôts et de Consignations, et à 49 % par l’Etat. La nouvelle deviendrait, une fois l’accord obtenu de l’Autorité de la concurrence, le leader européen de l’aménagement intérieur (avec un c.a prévisionnel de 500 millions d’euros en 2011).      
 
Selon nos confrères de la presse régionale, « pour le groupe Parisot, qui pèse 1 460 emploie en France et 2 400 dans le monde, cette nouvelle donne semble parler d’avenir ». Et de citer Jacques Cuelhe, directeur général délégué du groupe depuis deux ans : « c’est effectivement la fin d’une époque. En l’absence d’une nouvelle génération Parisot, mais aussi de moyens, c’était sans doute une évolution inévitable ». Car si depuis deux ans, le groupe a pu ramener ses trois entités de roumaines de production à la rentabilité, avec des réductions drastiques des effectifs, et s’il a mis fin aux activités de fabrication de canapés et de cuisines montées, la persistance des problèmes de fonds propres a conduit à cette reprise. Windhusrt Industries est déjà propriétaire de Tiffany Industries, entreprise spécialisée dans la vaisselle jetable, et de Clestra Hausermann, leader mondial de la cloison amovible (il vient de signer un contrat pour en fournir 70 km en Arabie Saoudite et a ouvert une nouvelle usine en Chine). Ces effectifs sont de 3 800 salariés dans le monde, dont 2 300 en France, groupe Parisot inclus.       

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