Le Gifam tient à l'étiquette

Actualités - 10 juin 2010

L’étiquette énergie a été mise en cause par « UFC-Que Choisir ? » (cf. actualité du 27-05-2009). Jean-Jacques Blanc, président du Gifam et de Whirlpool France, répond point par point à ces attaques. La suppression des classes allant de C à G sur la plupart des appareils aurait créé de la confusion. J.-J Blanc rétorque que « les consommateurs rejettent majoritairement le principe d'une reclassification de A à G et sont en revanche favorables à l'ouverture de l'échelle à de nouvelles classes supérieures de types A+ ou A++. Comment d’ailleurs s’en étonner, ajoute-t-il, puisqu’ils en ont pris l’habitude depuis 2003 sur le réfrigérateur et le congélateur. Ils savent fort bien qu’un appareil classé A+ ou A++ est plus performant qu’un appareil classé A ». Jean-Jacques Blanc n’hésite pas à se dire choqué par le constat de l’UFC établissant que les réfrigérateurs et congélateurs de classe A sont les plus énergivores. En effet, c’est selon lui oublier que, en 1995, 75 % des ventes consistaient en appareils de classe D à G. Il décerne un prix d’excellence aux fabricants d’électroménager (on n’est jamais mieux servi que par soi-même) : « En quelques années, notre industrie a complètement transformé le marché de sorte qu’il a fallu en 2003 ajouter des classes supplémentaires (A+ et A++) pour identifier les appareils de nouvelle génération aux performances encore plus élevées. Va-t-on reprocher aux fabricants d’électroménager d’être allé trop vite ou trop loin dans les économies d’énergie par rapport aux autres industries ? ». Et il ajoute enfin ce constat pour encore mieux enfoncer le clou : « la moyenne du parc d’appareils en fonctionnement en France correspond à la classe C. Quand un consommateur renouvelle son équipement, même s’il achète un appareil de classe A, il réalise au minimum une économie d’énergie de 40 % ! »

L’UFC avait aussi pointé l’absence dans les linéaires des produits les plus écolos. Que nenni : « l’offre de réfrigérateurs A+ a été multipliée par cinq depuis 2004 et représente aujourd’hui plus de 30 % des ventes ». Mais le cœur de l’attaque consumériste est, bien entendu, la mise en cause de l’amortissement de l’investissement écologique qui est depuis longtemps avancé par les industriels de la filière blanc. Arguant qu’il s’agit d’un mauvais procès, Jean-Jacques Blanc explique qu’il y a un vrai retour sur investissement avec l’exemple suivant : « En 2000, un réfrigérateur de catégorie B coûtait 500 euros et son coût d’usage sur quinze ans atteignait 770 euros. Aujourd’hui, le prix du même modèle A+ est 530 euros et son coû d’usage est de 420 euros. Le coût global annuel a baissé d’1/3 ! ». Il concède néanmoins que le retour sur investissement peut être plus difficile à obtenir sur certains modèle A++, même s’ils réduisent la consommation de 25 % par rapport à un appareil de classe A+ parce que leur nouvelle technologie génère des coûts de fabrication plus élevés. Mais des séries plus longues vont améliorer la productivité et feront à terme faire baisser les prix. Seule condition : « il faut que le marché décolle ».
 
Enfin, le président du Gifam réfute la proposition d’un bonus-malus qui s’appuie sur des exemples italien, espagnol et autrichien. Dans ces pays, « c’est le bonus qui s’applique, pas le malus ! », explique-t-il. Quant à la référence au système appliqué dans l’automobile, il est encore plus mauvais : « le malus s’applique aux modèles les plus puissants et les plus chers comme les sportives et les 4X4. Pour nos produits, promouvoir de l’A++ à l’aide d’un bonus impliquerait en compensation un malus qui serait nécessairement supporté par la majorité des consommateurs ». Enfin, J.-J. Blanc conclut en soulignant que l’augmentation de la consommation électrique ne vient pas de l’électroménager, mais de la bureautique grand public et de l’audiovisuel. 
Peut-être une manière de dire que l’UFC préfère s’en prendre à une industrie traditionnelle et utilitaire plutôt qu’à un secteur branché et ludique auquel on pardonne presque tout…

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