La cuisine italienne dans le doute

Actualités - 26 avril 2010

Même s’ils ont tenté de faire bonne figure sur le salon Eurocucina, les fabricants italiens restent sonnés par la crise économique et ses conséquences. En effet, en 2009, leur chiffre d’affaires global a reculé selon les premiers chiffres donnés par la Federlegno de 14,9 %. Il repasse donc sous la barre symbolique des 2 milliards d’euros pour s’établir à 1,860 milliard (contre 2,186 milliards en 2008).

 

L’industrie italienne de la cuisine a été malmenée sur tous les terrains. Dans son propre pays, les ventes ont reculé de 12,6 %, la consommation intérieure régressant de 1,6 à 1,4 milliard d’euros. C’est d’ailleurs pour réagir contre cette mauvaise passe que le gouvernement italien a mise en place sa « prime à la casse » pour la cuisine et l’électroménager.

 

Mais c’est à l’export que la pire déconvenue est enregistrée. La chute est presque abyssale puisqu’elle s’établit à 21,2 %. La part des exportations sur l’ensemble de l’activité de la branche cuisine passe ainsi de 32,7 % en 2008 (714 millions) à 30,2 % en 2009 (563 millions). L’Italie fait donc moins bien que le leader européen de l’industrie de la cuisine : l’Allemagne.

 

En effet, selon les derniers chiffres révisés qui font suite aux premières statistiques de janvier et février, la production allemande s’est établie à 3,73 milliards d’euros, soit un recul de 7,65 % par rapport à 2008 ; un retrait qui est un peu plus fort sur le marché intérieur (-8,62 %) qu’à l’export (-5,91 %). La part de ce poste sur l’ensemble de la production allemande progresse légèrement pour atteindre 36,57 %, soit 1,36 milliard d’euros. La consommation intérieure représente 2,36 milliards d’euros.

 

Dans un contexte de crise, l’industrie allemande, même si elle subit un ralentissement, accroît donc sa part de marché au détriment des ses concurrentes européennes, et notamment de l’industrie italienne, la seule qui parvenait encore à relever le défi. Aptes à profiter de la croissance des marchés de la cuisine et à occuper des niches (comme c’est le cas en France chez certains cuisinistes agenceurs « traditionnels »), les entreprises italiennes ont en effet jusque-là compensé leur relative faiblesse industrielle par leur nombre, leur activisme et leur design jugé novateur par a priori (qu’il s’agisse de Boffi ou d’une petite firme quasi inconnue). Ce positionnement s’adapte désormais assez mal à une situation de crise qui donne l’avantage aux fabricants les plus industrialisés et aux plus grands réseaux de distribution. Même le commerce italien, pourtant très traditionaliste, commence à être sensible à cette évolution. Ainsi, tandis que s’ouvrait Eurocucina, à quelques encablures de là était inauguré le premier magasin Ixina sur la grande zone commerciale de Corsico. Cette implantation n’est-elle pas une éloquente remise en cause du système italien puisque cette franchise belgo-française est développée par l’Italien Snaidero en association avec le leader de l’industrie allemande, Nobilia ?

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