La belle modernité d’un passé révolu

Actualités - 31 mai 2022

Outre d’abriter le musée Nissim-de-Camondo et sa collection exceptionnelle de mobilier et d'objets d'art du XVIIIe siècle français, l'hôtel Moïse de Camondo est un superbe hôtel particulier dont la qualité de préservation permet de s’immerger dans l’ambiance et l’art de vivre raffinés du début du XXe siècle. La cuisine y est  notamment un lieu remarquable, où l’esthétique en fonte, tôle bleuie et acier poli, se combine aux installations les plus sophistiquées de l’époque.

La reconstitution d’une demeure du XVIIIe siècle voulue par le comte Moïse de Camondo ne laisse pas au premier regard présumer de la modernité de l’hôtel particulier, élevé de 1911 à 1913 par l’architecte René Sergent. Situé dans le 8e arrondissement de Paris, en bordure du parc Monceau, cet hôtel bénéficiait cependant de toutes les installations nécessaires pour assurer le bon fonctionnement du service et le confort quotidien : chauffage à air filtré et pulsé, ascenseurs à air comprimé, système de nettoyage par le vide, corniches lumineuses et salles de bain hygiéniques. Aujourd’hui encore, la visite de l’hôtel Camondo permet de s’ébahir devant le travail et la qualité de conservation, plus d’un siècle après leur création et mise en place des espaces de vie, du mobilier et des œuvres d’art.   

La cuisine est un notamment un lieu remarquable, témoignant d’une époque révolue, comme de l’ambiance et de l’art de vivre correspondants. De fait, Moïse de Camondo, amateur de bonne chère, y a consacré un intérêt particulier. Il serait plus précis de parler de cuisines, au pluriel, car il s’agit en fait de toute une série de pièces installées dans le soubassement avec une organisation pleinement fonctionnelle. Le visiteur y pénètre de plain-pied depuis le vestibule d’entrée alors que le personnel et les fournisseurs y accédaient par l’entrée de service ouvrant sur une impasse privée communiquant avec le boulevard Malesherbes.

La pièce en elle-même, dotée des installations les plus sophistiquées de l’époque, reste le cœur de cet ensemble puisque c’est là que se trouvent l’imposante rôtisserie et le grand fourneau central, deux machines étonnantes en fonte et acier poli, qui fonctionnaient au charbon et que l’on gardait chauds toute la journée. Ces deux éléments réalisés par la maison Cubain font de la cuisine un lieu particulièrement impressionnant.

D’une esthétique moderne en fonte, tôle bleuie et acier poli, ils se détachent du carrelage qui recouvre intégralement les murs et le plafond afin de faciliter les fréquents nettoyages. Pour rendre la pièce la plus claire possible, les carreaux sont blancs, seules des lignes noires soulignent l’architecture. L’aération est assurée par deux grandes fenêtres qui ouvrent sur la façade de service, mais les fenêtres hautes du côté du jardin ne s’ouvrent pas. La cuisine étant située juste au-dessous de la salle à manger, elle est parfaitement isolée dans une sorte de caisson étanche en béton pour éviter toute odeur, chaleur ou bruit.

Source : ©Mad  

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