L'envie comme moteur anti-crise

Actualités - 09 déc. 2011

Le segment des cuisines comprend trois familles de produits : les cuisines complètes ou intégrées, (59 % des ventes en 2009), les éléments de cuisine et buffets (33 %), et enfin les tables et les chaises de cuisine (8 %). La volonté croissante des Français de se doter d’une cuisine intégrée est l’élément moteur de la croissance du marché en France. Le profil type des acheteurs de cuisine intégrée correspond encore majoritairement à des propriétaires de maison individuelle, âgés de 25 à 49 ans, qui choisissent d’y consacrer des montants assez faibles. Mais un nombre croissant de ménages entend s’équiper en cuisine intégrée, notamment les jeunes propriétaires d’un appartement. En effet, l’offre de cuisine s’est largement démocratisée : les prix d’appel démarrent autour des 1 000 euros, notamment chez les spécialistes du jeune habitat ou dans les enseignes de l’équipement de la maison. Le segment des meubles de cuisine a subi la baisse des transactions immobilières et des mises en chantier de logements neufs, sous l’effet de la crise économique. En effet, le renouvellement ou la première acquisition d’une cuisine intégrée interviennent le plus souvent à l’occasion d’un emménagement.

 

Cette baisse survient toutefois après six années de croissance continue : entre 2002 et 2008, la consommation de meubles de cuisine a augmenté de 5 % en moyenne chaque année, passant de 1,6 milliard d’euros à 2,2 milliards d’euros. En 2009, les ventes de meubles de cuisine ont donc perdu 2,7 % en valeur par rapport à 2008, totalisant tout de même 2,14 milliards d’euros (un niveau qui reste élevé). La baisse des ventes de meubles en général (et partant des cuisines) résulterait aussi de l’effet « prime à la casse », qui a incité les Français en 2009 à faire des arbitrages budgétaires en faveur de l’automobile. En période de crise, la cuisine (comme la salle de bains d’ailleurs) apparaît donc comme un achat qui peut être aisément reporté par les ménages.

 

La demande en cuisines est stimulée par le regain d’intérêt des Français pour leur intérieur d’une manière générale. En cette période économique difficile, les ménages s’investissent davantage dans leur logement (…). Le segment de la cuisine est en fait le véritable moteur du marché du meuble depuis plusieurs années : entre 1999 et 2009, la part de ce segment a crû de 4,6 points, passant de 18,3 % à 22,9 % de la consommation totale de meubles. C’est la plus forte progression enregistrée dans le secteur, loin devant les sièges (+ 2,8 points) ou la literie (+ 1,5 point). Toutefois, les ménages français consacrent encore une bonne part de leur budget meubles au segment du « meuble meublant »1 avec 35,4 % en 2009, et les meubles de cuisine n’arrivent qu’en troisième position.

 

Cette position devrait singulièrement progresser dans les années à venir. En effet, le taux d’équipement des ménages en cuisine intégrée progresse chaque année, mais il reste relativement faible : à peine 57 % des ménages en possèdaient une en 2009. Ce taux d’équipement est prometteur, d’autant que les intentions d’achat des ménages sont elles aussi bien orientées, et que la cuisine conquiert peu à peu le cœur des Français (Ipéa). Ainsi, la cuisine apparaît déjà comme la troisième pièce préférée des Français. Cette pièce est devenue, en quelques années, un lieu de vie à part entière, un espace de plus en plus ouvert sur les autres pièces de la maison (selon les estimations de l’IPEA, près de 35 % des cuisines sont ouvertes sur le salon, reliées souvent par un îlot central ou un retour bar. Ce pourcentage monterait même, selon les réseaux, jusqu’à 60 % pour les nouvelles implantations selon LSA, en 2007 (source : Cetelem)  

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