Kvik, une 2ème vague d'invasion viking ?

Actualités - 03 janv. 2012

 

Cela pourra rappeler les planches d’Astérix et les Normands avec ses scènes d’hystérie à l’annonce de la venue imminente de terribles et sanguinaires Vikings, avant que l’invasion redoutée ne s’échoue sur les côtes de nos irréductibles Bretons en pantalonnade (les Gaulois auraient inventé le pantalon qui a pris le dessus sur la toge romaine). Car il faut bien dire que l’annonce de l’arrivée prochaine de Kvik suscite un certain émoi, du moins dans les médias généralistes grand public. A commencer par Le Parisien, journal sérieux et proche des citoyens  consommateurs, qui dans son édition du 17 décembre consacrait une pleine page à un article intitulé « Une nouvelle enseigne de meubles venue du froid ». Presque de quoi nous apporter les frissons dont nous a privé la plus forte douceur hivernale des séculaires relevés météo - vraiment inquiétante celle-là. Et le quotidien d’expliquer qui est ce nouveau venu dans l’hexagonal paysage de l’équipement de la maison et dont le nom évoque celui d’une enseigne de restauration rapide.  

 

Kvik ne vend toutefois pas de hamburgers, mais, venue du Danemark, elle est leader du marché des cuisines et des salles de bains en Scandinavie. Son arrivée en France est prévue   

en mars prochain, avec l’ouverture de deux magasins à Villabé (Essonne) et à Buchelay (Yvelines). Une dizaine d’autres inaugurations de magasins est attendue d’ici la mi-2013, uniquement en Ile-de-France. « Nous sommes toujours à la recherche de personnes susceptibles de lancer un Kvik », annonce au quotidien son directeur de marché, Peter Verplancke, qui fut auparavant Pdg de Habitat en France. Un pays que l’enseigne Kvik a déjà tenté de conquérir en 2008, mais son implantation dans le sud avait fait long feu. Pas de quoi décourager la légendaire opiniâtreté des Scandinaves : « Grâce à cette expérience, nous avons pu tester le marché. Notre concept se marie parfaitement bien avec la mentalité de français. Et puis, nous ne pouvons plus être absents d’un pays qui compte 25 millions de ménages et où plus d’un million de cuisines sont vendues chaque année ». Un chiffre qui n’engage que le responsable (une estimation autour de 700 000 serait plus réaliste), mais qui révèle l’appétit que suscite le marché français chez les opérateurs étrangers. « Vu de l’étranger, la France reste un marché attrayant et sous-évalué : en Allemagne, par exemple, les dépenses pour l’équipement mobilier sont presque quatre fois supérieures. Il y a donc encore de la place pour de nouveaux acteurs et à lui seul, le marché francilien représente plus de 20 % des débouchés français » souligne Jean-Charles Vogley, directeur des affaires économiques de la Fédération française, du négoce, de l’ameublement et de l’équipement de la maison (Fnaem), moins portée sur la cuisine intégrée que le Snec dont on aurait bien aimé connaître la réaction dans les colonnes du journal.        

 

Si l’enseigne Kvik, créée en 1983, applique certaines recettes commerciales qui ont fait le succès de son aînée suédoise Ikea (un design épuré à la scandinave, une politique de prix bas et des meubles à monter soi-même), son segment de marché se limite cependant toutefois aux  cuisines, salles de bains et penderies. Elle y concentre ses forces, pourra-t-on aussi penser…  L’écart entre les deux distributeurs nordiques est encore plus flagrant en termes de chiffres d’affaires : avec ses 115 millions d’euros essentiellement réalisés en 2010 en Europe (Finlande, Suède, Norvège, Danemark, Pays-Bas, Belgique et Espagne), Kvik fait figure de nain comparé à la planétaire Ikea et ses 23,1 milliards d’euros. Cette dernière a aussi une belle avance en France où elle a ouvert son premier magasin en 1981 à Bobigny (93). Avec près de 30 magasins, son c.a a dépassé la barre des 2 milliards d’euros en 2008, ravisant au passage à Conforama sa place de leader de distributeur de meubles. Conscient de l’impossibilité de la  chasser de son trône, Kvik mise « sur les magasins de taille plus modeste pour une proximité plus grande avec le client, et se présente avec une approche d’un spécialiste de la cuisine plutôt que d’un généraliste ». Elle compte aussi développer un système de franchises. Le contact a été pris avec la maison mère et nous en saurons plus dans quelques  temps.

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Kvik,  une 2ème vague d'invasion viking ?
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