Un mois avant que les bourses du monde entier recommencent à déprimer ou à s’affoler (on ne sait plus comment formuler la chose devant tant de panique d’autant plus irrationnelle que les plaignants asthmatiques sont les mêmes qui vantaient et couraient cette course folle), la conjoncture de l’économie réelle enregistrait des signes encourageants. Par économie réelle, il faut entendre, bien sûr, celle qui réalise des produits et des services, contrairement à l’autre, virtuelle (de plus en plus d’ailleurs), qui spécule sur la hausse, la baisse, leurs contraires et les effets des anxiolytiques pour mieux supporter le choc.
Ainsi, comme le montrent les indices de l’Insee, en juillet dernier, la production manufacturière française a progressé en volume de 1,4 % par rapport au mois précédent (pourtant traditionnellement plus actif avant la trêve estivale), durant lequel elle a accusé une baisse de 1,8 %.
La production de l’ensemble de l’industrie était également en hausse en juillet (+1,5 %).
Au cours des trois derniers mois, elle a augmenté dans l’industrie manufacturière (+0,4 %) et également dans l’ensemble de l’industrie (+0,9 %). Cette bonne nouvelle se vérifie surtout dans les équipements électriques, électroniques, informatiques et machines (+1,1 %), dans les industries agricoles et alimentaires (+1,1 %) et dans les matériels de transport (+0,5 %). Elle est stable dans les autres industries.
Si l’on compare ces trois derniers mois à la même période de l’an passé, la progression de la production manufacturière s’élève même à 4,2 %, révélant un redressement de fond que confirment les données sur un an : la production a augmenté de 7,7 % dans les équipements électriques, électroniques, informatiques et autres machines, de 5,4 % dans les matériels de transport et de 2,9 % dans les autres industries.
Ces dernières englobent le secteur du mobilier de cuisine, qui a effectivement enregistré une hausse globale de son activité, reposant sur un rattrapage des dégâts causés en 2009 par la crise amorcée à l’été précédent, mais aussi sur une amélioration conjoncturelle dans les magasins. D’ailleurs, les déclarations des divers responsables d’entreprises que nous avons joints depuis la rentrée font part de « carnets de commandes plutôt bons, du moins pour l’instant ». La divergence entre économie réelle et errances bourso-financières se confirme ici aussi, mais avec la crainte que les secondes ne finissent par contaminées la première. En pathologie, on appellerait cela une mutation inter-espèces du virus, car faut-il rappeler qu’aucun fabricant français de cuisine n’est coté au CAC 40 (krach 40 ?) Reste qu’on attend le médecin qui s’en rappellera pour appliquer le bon remède…
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