Etat d'urgence et union sacrée

Actualités - 10 déc. 2010

Notre confrère Dominique Battini n’y va pas par quatre chemins pour débuter son article paru cette semaine dans Vosges Matin.  « Après les liquidations judiciaires de Vogica et d’ECB, suivies du placement en redressement de Manuest, c’est toute l’activité de fabricants de  cuisine et de salle de bains de l’ouest vosgien qui vient d’être torpillée. Pressentant cet effet domino, la CGT réclamait depuis des semaines une réflexion globale permettant de sauver une branche industrielle n’employant à ce jour que 1 000 salariés contre 4 000 en 1993.  La centrale syndicale a enfin été entendue ».

 
Ainsi, réunis à l’initiative du préfet Dominique Sorain, élus, partenaires sociaux et chefs d’entreprises du secteur se sont accordés pour trouver les solutions nécessaires pour arrêter l’hémorragie. Les bases d’un premier plan d’action ont de fait été définies. « Des pistes de réflexion sont actuellement à l’étude pour relancer les machines des usines de Manuest  et d’ECB. Le président de Nevelt, Arnaud Dupuis, n’a pas caché qu’il était intéressé par l’unité de production d’ECB à Poussay », mettant en avant « la faible distance géographique entre les deux sites ».   
 
Autre grande voie de sortie de crise : la nécessité affirmée par les différents acteurs industriels d’adopter une approche commune et collective de la situation, mais aussi plus concrètement de travailler ensemble, « main dans la main autour d’une même dynamique ». De ce constat- a émergé l’idée de la création d’une pépinière d’entreprises en collaboration avec le Pôle lorrain de l’ameublement bois (Plab). Le dossier pourrait prendre corps le jour en début d’année prochaine.
 
Les premiers éléments de réponse et de validation seront livrés au premier trimestre 2011. En attendant,  cette réaction d’union sacrée face à la crise sans précédent pourrait bien faire école dans d’autres régions de production de cuisines dont les acteurs subissent aussi de sérieuses difficultés. Certains à l’ouest y réfléchissent ainsi déjà…       
 
Reste toutefois à savoir si ces mesures locales de réparation seront suffisantes pour combler le différentiel profitant unilatéralement à l’industrie allemande de la cuisine et des autres secteurs, en raison d’accords censés maintenir la stabilité de l’Union européenne et les bonnes relations entre ses deux plus grands pays. Mais, comme le précisait en ce vendredi matin un éditorialiste sur France Info, à la veille du sommet franco-allemand : « dans ce couple, c’est l’Allemagne qui porte la culotte ». Est-ce une façon pudique de dire qu’à force de voir se déliter l’industrie dans nos frontières, on doit en déduire que les dirigeants français ont baissé la leur ?               

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