D'abord concepteur-vendeur-installateur de cuisines, métier qu'il a exercé pendant longtemps, Célestin Favre a ensuite créé le cabinet d'architecture d'intérieur Cocré-Art et des concepts stores en Région parisienne. Il continue de vendre et d'installer des cuisines intégrées, soit en recomposant sur mesure des modèles de deux fabricants allemand et italien, soit en concevant des ensembles originaux dans son atelier, intégrant dans son offre le carrelage, le parquet, les tapis et jusqu’aux petites cuillères. Les prix de vente s’étendent de 90 000 et 130 000 euros.
Culture Cuisine : Pouvez-vous présenter en quelques mots votre parcours professionnel et Cabinet d’architecture d’intérieur Cocre-Art ?
Célestin Favre : « J’ai suivi un parcours professionnel atypique, entamé avec des études en faculté de sport puis un virage pour entrer dans l’univers de la pose de cuisine à 20 ans chez un revendeur Chabert et Duval, cuisiniste avec lequel je travaillais depuis l’âge de 16 ans. J’ai donc appris le métier avec les anciens dans le respect des choses bien faites. Après douze ans de salariat, j’ai décidé grâce à une belle rencontre de créer mon agence d’architecture d’intérieur en partant de zéro et en étant 100% autodidacte.
La société évolue au fil des rencontres et des envies. Étant multi casquette, nous proposons des projets que nous gérons dans sa globalité. Notre créativité et l’envie de ne pas se donner de limite nous ont amené rapidement à proposer de la cuisine, de la salle de bains… mais aussi de créer une centrale d’achat nous permettant d’être distributeur de l’ensemble des éléments d’un chantier intégrant le carrelage, le parquet, les tapis et jusqu’aux petites cuillères.
Culture Cuisine : Vous n’avez pas abandonné votre premier métier de concepteur vendeur de cuisines. Comment l’exercez-vous au sein de votre cabinet d’architecture d’intérieur ?
Célestin Favre : Mon premier métier de cuisiniste est une valeur ajoutée. Je vais apporter une véritable expertise et technicité qui vient assoir auprès du client notre savoir-faire et l’étendue de notre créativité car nous n’avons aucune limite. Nous travaillons avec deux fabricants, Häcker et Armony, qui proposent des gammes complémentaires mais qui nous permettent surtout de faire évoluer le produit selon nos envies. Je vais me servir de la force d’un fabricant que je vais associer avec mes artisans menuisiers, ferronniers…me permettant ainsi de transformer, modifier la cuisine de base dans de l’ultra personnalisation et ainsi ne pas proposer une cuisine « standard » que n’importe quel cuisiniste serait capable de réaliser. Notre échelle des prix varie de 18 000 à 30 000 euros. Nous avons ensuite notre propre marque, proposant un produit bien plus haut de gamme. Nous partons de rien et inventons un concept que nous fabriquons par la suite ou tout est réellement possible. Nos prix de vente s’étendent alors de 90 000 et 130 000 euros.
Culture Cuisine : Combien pèse la cuisine équipée en pourcentage de votre chiffre d’affaires global ? Est-ce une activité régulière ou ponctuelle ? Est-ce vous qui en proposez la vente et l’installation, ou bien s’agit-il de demandes émanant de vos clients pour les projets d’architecture intérieur ?
Célestin Favre : La cuisine est la base de notre modèle économique car, contrairement à l’architecture d’intérieur où les honoraires peuvent être lissés sur plusieurs mois en fonction du projet, la cuisine se commande et se pose entre 9 et 12 semaines. Cela apporte une stabilité en trésorerie. Cette activité est régulière car concomitante avec l’architecture d’intérieur. En effet, un projet de cuisine va amener généralement de l’architecture et vice-versa ; ce sont des portes d’entrées complémentaires.
Nous n’avons pas à proposer la vente de cuisine puisqu’en amont nous avons pris le temps d’expliquer à nos clients notre façon de travailler et l’ensemble des services que nous proposons. Nous avons même des architectes et décorateurs qui viennent nous voir pour concevoir leurs cuisines.
Culture Cuisine : Enfin, en quoi vos compétences d’architecte d’intérieur vous servent-elles dans votre activité de concepteur vendeur de cuisine - ceci en termes d’exercice concret du métier comme de volants d’affaires ? Et, à l’inverse, votre expérience de concepteur vendeur de cuisine vous sert-elle dans votre activité d’architecte d’intérieur ?
Célestin Favre : Ce sont deux univers très techniques qui permettent, lorsqu’on les maitrise, de pouvoir proposer de belles choses sous couvert de conserver de la logique et du bon sens. L’architecture va nous apporter la connaissance et le savoir sur la faisabilité de détourner tels matériaux selon ses propriétés technique, d’avoir une vision globale des différents intervenants artisans et de les pousser à ne pas rester sur leurs acquis. Mon expérience dans l’univers de la cuisine m’a apporté une grande technicité et une connaissance des matériaux et quincailleries. »
Propos recueillis par J.A
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