Confiance dans un avenir qui reste à inventer

Actualités - 14 mars 2023

Comment se porte le marché français de la cuisine ? Quelle est la part du made in France ? Qu’est-ce que le projet Cohome ? À quoi ressemblera la cuisine du futur ? Valérie Souvervie, responsable marché de l’Ameublement Français, a donné récemment une interview éclairante sur ces sujets et d’autres. En voici quelques extraits, assortis des chiffres précis sur le secteur.

Comment se porte le marché de la cuisine en 2023 ?

Valérie Souvervie : « C’est un marché qui résiste. Après deux années 2020 et 2021 exceptionnelles – et malgré un contexte sanitaire extrêmement difficile pour les entreprises – la cuisine se porte bien. La croissance du secteur devrait atteindre 4 à 5% en 2022. C’est l’un des seuls segments positifs de l’ameublement, et c’est normal : la cuisine a toujours été une  locomotive. Elle s’est vraiment démocratisée et ne fait que grandir ces dernières décennies. Je suis donc très confiante sur son développement futur, à commencer par 2023 !

Quelle est la part du made in France dans le marché de la cuisine ?

Valérie Souvervie : Cela représente entre 50 et 60% du marché. En France, nous avons là encore de belles perspectives, avec une augmentation capacitaire de la plupart de nos usines, ce qui est une excellente nouvelle pour la dynamique du territoire. Les industriels réalisent un effort remarquable d’augmentation capacitaire pour répondre à la demande. C’est une démarche qui s’est amorcée il y a environ 5 ans, juste avant la crise sanitaire. Les cuisines fabriquées en dehors de nos frontières viennent principalement des pays transfrontaliers que sont l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne. Une cuisine venant de Chine serait une hérésie, ne serait-ce que pour des questions d’empreinte carbone ou de service après-vente. Une vente de cuisine s’accompagne nécessairement des conseils et du service d’un professionnel. L’implantation d’une cuisine demande un véritable savoir-faire. Le marché de la cuisine est tricolore et il le sera de plus en plus !

La cuisine du projet Cohome – le coliving laboratoire de l’agencement – reprend ainsi tous ces codes ?

Valérie Souvervie : Absolument, c’est une pièce extrêmement ouverte dans ce projet. On peut la percevoir comme une sorte de théâtre avec différents acteurs. C’est devenu vraiment une pièce incontournable, et c’est comme cela qu’elle a été pensée dans Cohome, cela se voit tout de suite. La cuisine fait d’ailleurs partie des priorités des Français dans la maison. Selon l’étude Sociovision que l’Ameublement français a mené, la cuisine est la première pièce que les Français souhaitent aménager ou créer, avant la chambre ou le salon. Et par rapport à cette envie de cuisine aménagée, les critères d’attractivité du meuble sont nombreux. Les Français recherchent des meubles conçus pour durer, ce qui est le cas pour des portes de placards de cuisine qui ont une durée de vie entre 20 et 30 ans. Ils recherchent aussi des matériaux naturels, ils ont un besoin de douceur, de cocooning. Et comme on le disait, les ménages tricolores souhaitent une fabrication française, beaucoup de transparence également sur les modes de fabrication. Enfin, ils veulent des meubles qui ont du style et qui leur permettent d’optimiser l’espace, comme on peut le retrouver dans Cohome.

À quoi ressemblera la cuisine du futur ?

Valérie Souvervie : C’est une pièce qui est vouée à être de plus en plus hybride. Elle va donc devoir acquérir encore d’autres fonctionnalités. Souvent, surtout en ville, on manque de place, il va donc aussi falloir des fonctionnalités additives comme une table rabattable cachée sous le plan de travail qui permette de manger à plusieurs. Il y a tout un tas d’astuces à imaginer et à développer. Il y aura aussi sans doute de plus en plus de verdure dans la cuisine avec des sortes de mini-potagers. La question de la réparabilité, avec la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC), est également une question de plus en plus présente. Pour la cuisine, cette question concerne surtout la quincaillerie qui peut de toute façon être facilement changeable. Lorsqu’on souhaite changer sa cuisine, c’est souvent pour une question de style. Pour les garder encore plus longtemps, peut-être faudra-t-il imaginer une solution pour changer seulement les façades. Enfin, avec le vieillissement de la population, il va falloir développer des cuisines avec davantage d’accessibilité, de modularité, car 25% de la population aura plus de 65 ans en 2040. »

Propos recueillis par Julie Bocqueneu de l’Ameublement Français   

Interview à lire en intégralité en cliquant ici

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