Bel été pour la cuisine, l'électro et… l'Allemagne

Actualités - 01 oct. 2010

 

Reste à savoir si à défaut de faire le printemps, une hirondelle peut faire l’été et nous assurer une conjoncture économique positive pour la fin de cette année en dents de scie, entre espoirs nourris et désillusions. Car à en croire Dominique Barbet, économiste chez BNP Paribas CIB, « la consommation est restée solide cet été. Cela prouve que la croissance du troisième trimestre sera soutenue par la consommation.» Un optimisme que tempèrent ces alter ego de  Natixis selon lesquels la stagnation des salaires et la hausse du prix des matières premières devrait affaiblir la consommation jusqu’à la fin de l’année.

 
Le mois de juillet a principalement bénéficié d’un fort « effet soldes », notamment le secteur de l’habillement qui a progressé de 12,5 %, « vive hausse s’expliquant en partie par la spécificité du calendrier des soldes cette année», souligne cette fois l’Insee, précisant qu’ils se sont étalés sur tout le mois de juin. L’équipement du logement, et notamment les achats de meuble et d’électroménager, ont également profité des ristournes (+2 %), avant de se stabiliser en août, à -0,3 %.
 
En revanche, les ventes de voitures ont continué de régresser, perdant 1,6 % en juillet puis 1,5 % en août. En cumul, ce recul s’établit à 11,2 % depuis le début de l’année. La fin de la prime à la casse, remplacée chez certains constructeurs par la TVA offerte, explique en partie cette diminution. En revanche, les opérateurs de la filière tablent beaucoup sur le rayonnement positif du Salon de l’Auto qui ouvre ses portes demain samedi à Paris, atout majeur dont ne disposent plus les secteurs du mobilier de cuisine et de l’électroménager en France depuis le début des années 2000.                
 
Outre-Rhin, le moral des ménages allemands est au beau fixe, atteignant des niveaux de confiance dans l’avenir records depuis trois ans. Il y a de quoi : l’envie de consommer, en recul en août et septembre, est aussi repartie à la hausse, de même que les salaires et les embauches. « L’indice GfK rebondit beaucoup plus fortement qu’attendu » ne peut que constater Ken Wattret, économiste en chef zone euro chez BNP Paribas. Si certains analystes estiment que la locomotive allemande ne pourra qu’être bénéfique à l’Europe, d’autres demeurent plus réservés, voire amers devant le différentiel entre les deux rives du Rhin, dont l’orientale a manifestement mieux géré la crise et ses conséquences socioéconomiques. A titre plus spécifique, on pourra craindre que ce contraste renforce le complexe de supériorité qui a eu tendance à se développer chez certains industriels germaniques du meuble de cuisine au cours des derniers mois. Mais on pourra aussi espérer que la reprise sur leur marché intérieur apaise leur appétit de  sauvegarde à l’étranger et les rendent ainsi moins offensifs sur le moyen de gamme en France. A moins que la conquête ne leur soit encore facilitée par ceux qui sont censés lui faire barrage…        

      

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