Angela Merkel loue le commerce allemand de détail

Actualités - 18 nov. 2011
Le sujet de la bonne tenue de l’économie de l’Allemagne, et singulièrement de l’efficacité de son industrie et de la puissance de ses exportations, est devenu désormais incontournable dans tout débat politique et économique, ou dans toute discussion de comptoir. Hier encore, lors de l’émission Des paroles et des actes sur France 2, le journaliste et directeur du magazine Le point Franz-Olivier Gisbert a ainsi cité notre voisin et principal partenaire européen pour gêner aux entournures de son argumentaire Jean-François Copé, dirigeant de l’UMP, qui défendait le bilan économique de notre actuel président en soulignant « la situation, pire encore, en Espagne ou en Irlande » (la Grèce étant pudiquement oubliée). 
 
Reste qu’à force de louer la dynamique de la production germanique et la faculté à imposer sa qualité hors de ses frontières, on en oublie l’autre pan principal de l’économie qui est le débouché naturel de l’industrie : le commerce en général, et celui de détail en particulier. A vrai dire, on aurait à tendance à le penser dans une position moins favorable, pour une raison  conjoncturelle de pouvoir d’achat des consommateurs affecté par les baisses consenties de salaires, de recours plus fréquent qu’avant au temps partiel et d’une indemnisation de chômage durant 12 mois (contre 23 en France). S’y ajoute une raison structurelle d’évolution démographique  négative qui fait baisser le nombre de clients potentiels sur les moyen et long termes. La convergence des facteurs conduit, contraint même souvent, les industriels allemands, y compris ceux de mobilier de cuisine comme d’appareils ménagers, à trouver dans l’exportation le vecteur d’écoulement de leur grande capacité de production. 
 
Est-ce pour remonter le moral des magasins ou dans des visées électoralistes (des échéances importantes auront lieu aussi en Allemagne l’an prochain) ou encore pour formuler un constat authentique (voire les trois à la fois) ? Toujours est-il qu’en conclusion du congrès national du commerce allemand qui s’est tenu à Berlin mardi et mercredi derniers, la chancelière fédérale est venue en personne pour tenir un discours d’encouragement devant 1 200 dirigeants et chefs d’entreprises des divers secteurs d’activité. Angela Merkel (en photo ici de Sebastian Zwez) a ainsi estimé  que « le commerce de détail est le vecteur de l'économie nationale allemande, dont il se révèle le facteur de stabilité ».  
 
Le président de la fédération du commerce Josef Sanktjohanser a quant à lui élargi le sujet à l’échelle continentale, soulignant que « le commerce est la clé du marché unique européen et  la porte des consommateurs vers des produits du monde entier. Le principe des échanges commerciaux libres représente un pilier de fondation de l’intégration économique et la source de  création de millions d'emplois ». Tout irait-il donc pour le mieux dans l’U.E ? Pas si sûr et M. Sanktjohanser a conclu son intervention sur un constat plus relatif, notant que « la politique budgétaire non solide de certains pays de la zone euro met en danger le succès politique et économique de la monnaie unique ». ? Et de prôner comme solution, l’application des méthodes de rigueur en vigueur en Allemagne. Hier soir, c’était Jean-François Copé qui, face à Franz-Olivier Gisbert, concédait qu’effectivement l’Allemagne réussissait mieux que la France et que nous devions nous inspirer de sa gestion…  

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