L’électroménager dans un « Portail spatio-temporel »

Actualités - 14 oct. 2025

Peintre de la figure narrative auquel ont fait appel les plus grands décorateurs français pour des lieux prestigieux, Thierry Bruet s’inspire des grands maîtres pour mieux rire de notre époque. Réalisés à l’huile selon les techniques des maîtres anciens, ses tableaux en grands formats d’inspiration classique – La Tour, Caravage, Bacon, etc., confrontent leur travail à des références de l’art moderne ou contemporain, comme aux symboles de notre société de consommation.  

S’il fait le sujet d’un article pour la première fois sur Culture Cuisine, Thierry Bruet a toutefois un lien depuis longtemps avec l’architecture d’intérieur, pour avoir été régulièrement commissionné par les plus grands décorateurs français – Alberto Pinto, Pierre-Yves Rochon, Frédéric Méchiche – et ses œuvres ornent des lieux prestigieux à travers le monde : hôtels George V, le Bristol, le Chalet du Mont d’Arbois, Shangri-la à Paris, les magasins Hermès à Paris, ainsi que les hôtels Four Seasons à Alexandrie, Florence, Londres et Megève.

Né à Paris en 1949, artiste peintre depuis plus de 40 ans, Thierry Bruet réinvente de surprenants tableaux de facture classique, en utilisant les techniques de la peinture à l’huile. Ses expositions l’ont mené de Paris à Londres, en passant par Vancouver, Ibiza ou encore le monde entier (Art Fair Paris,SH Contemporary Shangai, Luxembourg ARTWEEK), etc.

Se définissant comme « un passeur entre les différents mondes de la peinture », il a signé avec ce « Portail spatio-temporel » l’une des œuvres les plus emblématiques de son travail. La symbolique de la machine à laver, les perspectives, la force du poignet sont tout autant de détails qui attirent l’œil. Au cœur de cette peinture se reflète la volonté de l’artiste de créer une opposition entre le Bauhaus et le baroque, entre des regards d’une camera obscura et un regard humain, sans négliger ce trou noir, passage de deux univers. L’autre tableau retenu ici, nommé sobrement Art ménager, est dans le même esprit.

Selon l’historien d’art Jean-Marc Elsholz, « sous son humour étrange et décalé, le Portail spatio-temporel conte ce grave conflit qui travaille, aujourd’hui encore, à la fois la forme de la peinture et celle de notre société. En haut du tableau, la vision baroque – souple, bavarde et vivante – du Tintoret. À l’opposé, en bas, l’esthétique industrielle du Bauhaus qui avait décrété, en quelque sorte, la mort de l’art ancien.

À l’exacte croisée des diagonales : le fragile poignet d’une jeune femme au regard concentré. C’est une peinture en action, représentée dans l’acte de tenir ensemble par la force de son regard et l’habileté de sa main, une composition menacée de fracture. »

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L’électroménager dans un « Portail spatio-temporel »
L’électroménager dans un « Portail spatio-temporel »

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