La cuisine, victime (relative) de son succès

Actualités - 14 mars 2023

Jeudi dernier, 9 mars, 2, la Fnaem (Fédération française du Négoce de l’Ameublement et de l’Équipement de la Maison), l’Ameublement Français et l’I.P.E.A. (Institut de Prospective et d’Études de l’Ameublement) ont dévoilé les résultats de la filière de l’ameublement en France pour l’année 2022. Bilan : en partie victime de son succès lors des deux exercices précédents, elle n’a pas pu compter sur le soutien du marché de l’immobilier neuf. Le constat est particulièrement valable pour la cuisine. Logiquement.

Si 2021 avait été une année faste pour le secteur de l’ameublement et plus généralement de l’aménagement de la maison, en 2022, les ventes de meubles progressent faiblement en valeur avec une croissance de seulement 2,0%. Le chiffre d’affaires du marché se stabilise ainsi juste en dessous des 15 milliards d’euros.

La hausse des prix sur le secteur, mais aussi de manière plus générale dans l’économie — l’Insee estime que les prix à la consommation ont progressé de presque 6 % en 2022 — a incontestablement mis un frein à la bonne dynamique de l’équipement du logement depuis la fin du premier confinement au printemps 2020. Cette hausse des prix globale a en effet pesé sur le pouvoir d’achat des ménages qui, pour bon nombre d’entre eux, ont dû effectuer des arbitrages dans leurs dépenses. L’équipement du logement, après presque deux ans de forte consommation, a été l’un des premiers postes sur lesquels ils ont diminué leurs dépenses. Les reports d’achat ont donc été nombreux tout au long de l’exercice, dans l’attente de jours meilleurs ou d’une diminution prochaine des prix de vente. Certains consommateurs, après avoir fait le choix d’être montés en gamme depuis deux ans, s’orientent vers des produits plus accessibles tandis que d’autres maintiennent le cap de la montée en gamme, avec un éventuel report.

En 2022, le marché du meuble aura donc été en partie victime de son succès lors des deux exercices précédents, d’autant plus qu’il n’aura pas pu compter sur le soutien du marché de l’immobilier neuf, les mises en chantier restant tout au long de l’exercice bien en dessous des 400 000 unités en rythme annuel.

Plus que la stratégie des acteurs, ce sont l’évolution de la hausse des prix et donc celle du pouvoir d’achat des ménages qui seront prépondérantes dans les performances du marché tout au long de l’exercice 2023.

La cuisine intégrée (+1,0 %) fait cette année jeu égal avec les sièges rembourrés et ferme la marche juste devant la literie en ce qui concerne les progressions de marché. Score décevant pour ce produit, qui truste habituellement les premières places lorsque vient le moment de dresser les bilans annuels. Dans une période difficile économiquement pour les Français, l’investissement nécessaire à l’achat freine bon nombre de ménages depuis plusieurs mois. Ces derniers ne sont pas prêts à s’engager dans des achats financièrement impliquant dans une période où les hausses de prix successives menacent leur pouvoir d’achat.

En cliquant sur l’image ci-dessus, vous pouvez lire l’intégralité de la synthèse, la vidéo de la conférence de presse étant visionnable en haut à droite de cet article.

Dernière minute

La hausse des prix du mobilier soutient la valeur du marché

Selon la note de conjoncture de l’I.P.E.A., l’année 2023 commence de la même façon que l’année 2022 s’est terminée, avec une nouvelle croissance du marché l’ameublement (toutes familles de produits et circuits de distribution confondus) de 2,7% comme c’est le cas maintenant tous les mois depuis septembre 2022 où les progressions oscillent entre 0,6% et 4%. Pas d’effet soldes notable, le marché reste sur sa dynamique de la fin d’année 2022. La progression enregistrée sur le mois permet tout juste de compenser le recul de l’année précédente. Si l’on compare à 2019, dernière année référence, le marché reste largement en avance en valeur sur cette dernière marque (+11,2%), conséquence de l’inflation. Les arbitrages des ménages se poursuivent sur le début de l’année d’autant plus que les tarifs réglementés de l’énergie ont encore fortement augmenté au cours des deux premiers mois, dans un premier temps pour le gaz en janvier suivi de l’électricité en février. La hausse des prix du mobilier permet encore une fois de soutenir la valeur du marché alors que les soldes n’auront pas permis de relancer la fréquentation et les volumes vendus, même s’ils ont été efficaces en fin de période pour le milieu-haut de gamme.

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