La cuisine française se germanise

Actualités - 15 déc. 2009

Bientôt on ne dira plus cuisine, mais küche car le Made in Germany s’impose chaque jour un peu plus dans les magasins et donc les logements français. C’est ce que nous apprennent les statistiques du commerce extérieur collectées par la Direction générale des Douanes. Le flux d’Allemagne vers la France devrait en effet connaître une progression d’environ 4 % ou 5 % en 2009 par rapport à l’année précédente.

Déjà leaders étrangers dans notre pays, avec un niveau d’activité de 185 millions d’euros, les industriels d’outre-Rhin font mieux que leurs principaux concurrents. Les Italiens, leurs challengers avec 70 millions d’euros, subiront probablement un léger recul et les Espagnols, nos troisièmes fournisseurs avec moins de 50 millions d’euros, se contenteront de stagner.

La performance allemande paraît encore plus significative sur un marché français de la cuisine qui subit une crise sévère. Ainsi, selon l’Insee, les fabricants français devraient-ils enregistrer une baisse de leur production entre 12 % et 15 % en 2009 par rapport à 2008. Les marques allemandes s’approchent donc au plus près d’une part de marché, située entre 15 % et 20 %.

L’arme des Allemands est tout sauf secrète : un excellent rapport qualité/prix. Autrement dit, du mobilier de cuisine vendu avec de très faibles marges, mais bien calé dans les tendances, solidement fabriqué et livré avec célérité. Ces avantages séduisent un nombre croissant de cuisinistes, œuvrant aussi bien dans les premiers prix que dans le haut de gamme, qui font du Made in Germany leur première référence dans leurs magasins. Et ils sont devenus encore plus pertinents dans une période troublée qui a mis à mal la distribution. Peu d’industriels français peuvent en dire autant, hormis de grands groupes bien structurés comme Fournier (Mobalpa, Pérène et Socooc) et la Salm (Schmidt et Cuisinella). Quant aux Italiens, même avec leur atout autoproclamé du design, ils sont naturellement limités par la structure très éparpillée de leur secteur où œuvrent plus d’une centaine de marques dont la plupart sont rarement compétitives.

Pour les marques allemandes, la France est devenue un marché domestique. Et si cette tendance se poursuit dans les prochaines années, une grande partie des cuisines que nous achèterons auront un petit accent d’outre-Rhin.

 

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