Fabricants de mobilier de cuisine et d’appareils ménager ne cessent de le répéter, à l’examen du bilan 2009, plombé par la crise économique : les aides financières accordées en 2009 par le gouvernement aux constructeurs automobiles et la prime à la casse ont pénalisé les achats d’équipement de cuisine. De là à évoquer du bout des lèvres un régime de faveur orchestré par des Pouvoirs publics prompts à céder aux sirènes hurlantes des grands pans de l’économie nationale menaçant de s’effondrer, il y a un pas que certains n’ont pas hésité à franchir. Après tout, en captant les consommateurs qui doivent désormais faire des arbitrages plus serrés qu’auparavant, l’automobile n’a-t-elle pas provoqué la désertion des magasins de cuisine et des rayons d’électroménager ? Voir…
La polémique n’a pas cessé pour autant et il y a fort à parier que les plus remontés auront appris non sans un certain plaisir revanchard les mésaventures du japonais Toyota, n° 1 mondial qui jouissait jusqu’alors de la meilleure réputation de fiabilité, puis d’autres marques françaises ou non, dont des millions de véhicules sont rappelés aux concessionnaires pour des problèmes d’accélérateurs se bloquant ou de freins défaillants. Pour de nombreux analystes, les opérateurs de l’automobile paie leur politique de réduction des coûts de production (conséquence perverse de la fameuse méthode Kaizen poussée trop loin), par le biais de sourcing toujours plus hasardeux, ainsi que leur course à la taille toujours plus grande (par fusion, acquisition, absorption).
Les responsables de la cuisine et de l’électroménager auraient cependant tort de se gausser trop vite, se croyant à l’abri de tels soucis. Ainsi, le groupe d'électroménager italien Candy Hoover a dû lancer mercredi 3 février un plan destiné à réparer quelque 19 000 appareils électroménagers combinant four, plaques de cuisson et lave-vaisselle, vendus sous les marques Candy et Rosières. Les modèles Trio de Candy (vendus en Europe) et Triple de Rosières (vendus en France) fabriqués entre 2005 et 2008 comportent en effet un composant défectueux qui « peut causer un échauffement et poser un risque de départ de feu », précise Usines de Rosières dans un communiqué repris par le Figaro et d’autres médias (cf. liens ci-dessous). Pas de fumée sans feu : au-delà du risque d’incendie, c’est bien cette reprise sur divers sites d’information grand public (cf. liens ci-dessous) qui pose la question des dommages occasionnés sur l’image des marques concernées. Ainsi Toyota a-t-elle vu immédiatement ses ventes reculer sur le sol américain au profit des marques nationales pourtant passées près de la casse bien cabossées par la crise économique, et elle pourrait céder son rang de n° 1 mondial à l’Allemand VAG (Volkswagen). Au-delà de la firme japonaise, c’est toute l’industrie automobile qui fait l’objet d’une nouvelle méfiance chez les consommateurs, nourrie de surcroît par des problèmes révélés ultérieurement sur des modèles d’autres marques. De la même manière, au-delà des dommages collatéraux que ce rappel de 19 000 appareils pourrait générer sur l’image de Candy et Rosières, c’est tout le secteur de l’électroménager qui pourrait en pâtir, Internet, média le plus universel et réactif qui soit, servant de caisse de résonance à la fois médiatique et consumériste.
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