C’est ainsi que notre confrère Möbel Kultur, faisant écho à Boris Johnson, a qualifié l’accord qui a été conclu in extremis entre le Royaume-Uni et l’Union européenne et qui stipule l’absence de droits de douane pour les produits allemands franchissant la Manche ou la mer du Nord. Les industriels du secteur préfèrent toutefois rester attentistes.
L’obtention ou non d’un accord entre la Commission de Bruxelles et le 10 Downiong Street a fait l’objet d’interrogations aussi nombreuses que profondes, tant sur l’ile que sur le Vieux continent, où les chancelleries comme les milieux économiques ont été tenus en haleine jusqu’à sa signature, quelques jours avant l’échéance fatidique. Aucune des parties ne souhaitant de no-deal, cet accord a été un véritable soulagement et une victoire brandie littéralement le 24 décembre comme un « cadeau de Noël » par Boris Johnson Premier ministre de sa Majesté. Est-ce dû à la magie de Noël ? Ou, plus prosaïquement à un équilibre atteint dans ces centaines de pages paraphées ? Toujours est-il que notre confrère allemand Möbel Kultur a lui aussi employé la même expression pour qualifier cet accord, dans un article dont le titre « Enfin une sécurité pour les exportateurs allemands de cuisines » révèle a posteriori l’inquiétude qui planait jusqu’à la fin décembre. Extraits :
« Peu avant l’échéance, l’accord du Brexit entre le Royaume-Uni et l’UE a finalement été en grande partie conclu. Un véritable cadeau de Noël pour les fabricants allemands de meubles de cuisine, qui jusqu’alors ne savaient pas quelles conséquences un "no deal" aurait eu pour eux. Les détails sont encore en cours d’analyse dans les entreprises, mais le plus important est qu’il n’y aura pas de droits de douane pour les produits allemands, même après le retrait du marché intérieur de l’U.E (à l’exception des marchandises provenant de pays tiers).
La rédaction de Möbel Kultur s’est renseignée auprès de certains fabricants de cuisines qui exportent beaucoup vers le Royaume-Uni. Attendre et voir, telle est, entre autres, la devise d’Andreas Wagner, directeur général de Rotpunkt Küchen, en ce qui concerne le passage des frontières : "Nous avons livré ce que nous pouvions à la fin de l’année et, avec la chance et l’habileté du chauffeur, nous avons réussi à tout faire avant le Nouvel An. Maintenant, nous allons attendre et voir. Les prochaines commandes ne seront pas programmées avant la fin du mois de janvier. L’important, c’est qu’il y ait un accord maintenant".
Indépendamment des formalités administratives, les restrictions générées par la pandémie du Covid-19 pour la circulation des marchandises n’ont apparemment posé pratiquement aucun problème jusqu’à présent. Selon les rapports, les camions circulent toujours dans les deux sens, comme auparavant. L’arrêt des activités durera au moins jusqu’au début du mois de février et probablement plus longtemps, mais jusqu’à présent, les activités se sont poursuivies autour de la livraison et du montage chez le client, comme en Allemagne (il reste à voir comment l’escalade actuelle de la pandémie affectera cette situation). »
Le magazine allemand de référence précise que le Royaume-Uni représente le sixième marché d’exportation pour l’industrie allemande des cuisines, loin derrière la France, comme le montre la place prépondérante prise par les firmes d’outre-Rhin, via leurs marques chez les cuisinistes ou en no-name dans les enseignes généralistes d’ameublement. De fait, malgré l’important recul, en raison de la pandémie, de 22,6 % des ventes en septembre 2020 par rapport au même mois de 2019, le marché outre-Manche reste stratégique pour les entreprises germaniques. Ceci, « d’autant plus que la tendance est de plus en plus à l’abandon des ventes de bricolage d’origine au profit de cuisines planifiées vendues dans des studios de haute qualité, et qu’il n’y a pratiquement pas de fabricants nationaux au Royaume-Uni. De fait, tout le monde s’accorde à dire que les chances du made in Germany sont bonnes. » conclut notre confrère.
J.B
Source : ici
Partager cet article
