« Aujourd’hui, un tiers de l’ensemble des cuisines vendues en Suède ainsi que la moitié de celles qui sont achetées en Norvège proviennent de chez Ikea. En Allemagne, notre part de marché (…) atteint seulement 5%. En France, nous détenons environ 20 % du marché de la cuisine ». Voilà ce qu’a déclaré à propose de la cuisine Mikael Ohlsson, nouveau président du groupe suédois depuis septembre, au cours d’une présentation du bilan et des objectifs de son groupe à la presse allemande il y a quelques jours. Visiblement prompt à la polémique, Mikael Ohlsson a ajouté que son enseigne vendait pour 5000 € des cuisines aussi fonctionnelles et qualitatives que celles des marques allemandes dont « les prix sont compris entre 20 000 et 30 000 € ». Une affirmation en forme de très grosse exagération ressentie comme une déclaration de guerre, notamment par des marques comme Nolte qui font leur miel de l’autre côté du Rhin (et un peu chez nous aussi) avec des produits plutôt situés dans le bas du marché. Les propos du dirigeant d’Ikea sont certainement l’expression d’une forme d’agacement. L’Allemagne représente en effet le premier chiffre d’affaires dans le monde (15 %), devant les Etats-Unis (10 %), la France (10 %), le Royaume-Uni (7 %) et la Suède (6 %), mais ne se montre pas assez friande de ses cuisines. Preuve qu’une industrie puissante liée à une distribution bien organisée en ce domaine, qui ont ensemble mis au point depuis très longtemps des concepts commerciaux de cuisines de premier équipement, peut résister au géant suédois. Et démonstration que la situation française, où Ikea vendrait une cuisine sur cinq, est tout autant due à une faiblesse, industrielle et commerciale, qu’aux talents scandinaves.
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