Bilan semestriel de la filière cuisine : première partie

Actualités - 16 juil. 2010

Marquant une mutation de la filière cuisine amorcée par les effets combinés des crises structurelle et conjoncturelle qui secouent le monde depuis octobre 2008, le premier semestre 2010 qui s’achève coïncide avec les six premiers mois d’existence du site culturecuisine-lemag.com, devenu média de référence sur le secteur, par la modernité et la réactivité de sa technologie de diffusion universelle sur la Toile, comme par la pertinence de ses articles. Ainsi, au travers de ses Alertes Infos hebdomadaires, c’est plus de 100 articles d’actualités toujours analytiques et une cinquantaine de sujets de fond et de réflexion dans nos diverses rubriques magazine, qui ont été mis en ligne à votre attention, vous permettant régulièrement d’être les premiers informés. Avant la trêve estivale, il était donc logique de dresser un premier bilan des faits marquants de la filière professionnelle, en commençant ci-dessous par la distribution (l’industrie et le design étant abordés dans un autre article cette semaine). Les Alertes Infos auront le plaisir de revenir vers vous, plus pertinentes et régulières encore, à la fin du mois d’août. Toutefois, si un événement brûlant ou décisif pour la filière cuisine devait se produire entre-temps, vous en serez naturellement informés par mail et sur votre site qui reste quant à lui naturellement ouvert tout l’été.       

 
Bilan semestriel de la distribution en France
 
Le commerce de la cuisine est probablement en mutation dans notre pays : la cuisine est de moins en moins perçue comme seule affaire de spécialistes. L’explication est toute simple. Le premier vendeur de cuisine aménagée est aussi le leader du meuble : Ikea qui est passé devant Conforama en 2009. Cette prise de pouvoir a aiguisé les appétits. Et l’on voit d’ailleurs que publicité et communication sont désormais largement le fait d’enseignes non spécialisées ayant leur ancrage principal dans le meuble, le bricolage (Leroy Merlin), l’électroménager (Darty), la menuiserie (Lapeyre)… C’est le cas actuellement de Fly qui mène jusqu’à samedi (17 juillet) une campagne promotionnelle de cuisines à – 20%, avec une approche rappelant le géant suédois (25 modèles y sont proposés à partir de 270 €), Fly étant d’ailleurs parfois désigné par la vox populi comme « l’Ikea à la française ». Pendant ce temps, le modèle emblématique de la vente de spécialiste, Vogica, connaît une période difficile qui a d’ailleurs été marquée par le transfert de la production chez Nevelt en début d’année. Il est d’ailleurs très probable que la vente « hard » connaît désormais ses derniers jours : grande distribution et Internet ont imposé une transparence nouvelle des prix, des prestations, de l’information… qui change la donne. Parallèlement, la notion de « low cost » s’est peu à peu imposée durant les dernières années et se trouve encore un peu plus justifiée par la crise. Les Ixina, Aviva, SoCoo’c jouent d’ailleurs sur ce terrain en associant spécialisation et « low cost » et font pression sur les formules classiques de la distribution spécialisée (Schmidt, Mobalpa, Cuisinella, etc.). Reste une question : comment les cuisinistes indépendants hors réseaux vont-ils se positionner face à ces mutations. Jusqu’alors, ils bénéficiaient du (léger) soutien publicitaire des fabricants dont ils étaient les revendeurs. Cette communication est désormais presque inexistante. Pourront-ils longtemps se contenter de leur notoriété locale pour faire tourner leurs entreprises ? Ou devront-ils basculer dans des réseaux groupés, qu’ils soient dirigés par un fabricant comme Pérène ou un groupement comme Artec-Demeter ? Nul doute que les prochains mois obligeront beaucoup de ces cuisinistes indépendants à trancher. D’autant plus que les affaires risquent d’être toujours assez difficiles, notamment si la TVA réduite à 5,5 % est complètement ou partiellement supprimée comme on l’entend dire de plus en plus.

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