Faut-il se Börner à l'euro ?

Actualités - 21 nov. 2011

Annonçant une divergence politico-économique l’année prochaine entre la France et l’Allemagne (cf. notre article de ce jour « Nicht genug für die deutschen Exporteure »), Anton Börner prévoit aussi à terme l’éclatement de la zone euro et la constitution d’un « bloc monétaire comprenant l'Allemagne, les Pays-Bas, l'Autriche, la Finlande, peut-être le Danemark ». Le nord contre le sud : l’Europe connaître une guerre, cette fois économique, de sécession ?  

Tous ces cas de figure auront des répercussions directes sur le marché européen de la cuisine en général, la vigueur des fabricants français en particulier pouvant, en fonction des orientations engagées, être soutenue ou affaiblie, notamment face à leurs alter ego allemands. 

       

La fin de l’euro ne semble en tout cas pas l’inquiéter le chef des exportateurs allemands qui pose le constat suivant, quitte à tordre le cou à certaines idées bien ancrées sur notre rive du Rhin : « L’euro est pas si important que cela pour nous, exportateurs allemands. Nos exportations augmentent sur des marchés qui n’ont rien à voir avec (la monnaie unique) : la Chine, l’Inde, l’Amérique latine. Et si nous exportons tant dans les pays de la zone euro, cela s’explique avant tout en raison de l’absence de droits de douane ».    

 

Un  avis qui n’engage que celui qui le prononce et qui ne fait pas l’unanimité  chez ses compatriotes. Nommés les « cinq sages », les économistes conseillant le gouvernement allemand essaient de convaincre du contraire, leur argumentaire se rapprochant de la thèse développée en France : « L'Allemagne a justement profité jusqu'ici d'avantages considérables de la monnaie communeLes nombreuses appréciations jadis du mark ont créé à l'époque (de sa circulation)  des problèmes économiques significatifs aux exportations et détruit massivement des emplois » notent-ils ainsi dans le premier chapitre de leur très attendu rapport annuel, dans lequel sont évoquées les difficultés récentes de la Suisse en raison de la surévaluation de son franc.

 

Le même rapport quantifie une baisse de la progression des exportations à 3,2 % en 2012, contre 7,8 % cette année. De fait, la croissance de la première économie de la zone euro se ralentira chutera dans le même délai de 3 % à 0,9 % voire à 0,4 % si la crise de la dette dans la zone euro devait empirer et même tomber en récession à - 0,4 % si le commerce mondial devait stagner en 2012.

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