L’origine des bons déplacements en cuisine

Actualités - 20 févr. 2024

Notre article du 23 janvier évoquait les publications de Christine Frederick (1883-1870), essentielles dans la théorisation de la cuisine équipée et agencée, telle qu’elle allait prendre forme avec le fameux modèle de Francfort en 1926. De fait, son ouvrage La nouvelle économie ménagère : études de management domestique définissait dès 1913 l’optimisation des déplacements entre les trois pôles fondamentaux de fonction. Extraits choisis qui montrent que le bon sens n’a pas d’époque.  

« J’ai donc agencé les équipements de ma petite cuisine de la manière suivante : au sud un réfrigérateur, puis un meuble de cuisine, ensuite la cuisinière et enfin une petite desserte. De l’autre côté de la pièce, à gauche tout d’abord, des étagères réservées à la porcelaine, puis l’évier et enfin, à droite de l’évier, un plan de travail. Pour faire mon omelette, je prends les ingrédients dans le réfrigérateur. Je fais un pas sur la droite afin de battre les œufs sur le meuble de cuisine, encore un pas à droite en direction de la cuisinière, puis enfin un dernier pas, toujours à droite, pour déposer l’omelette sur la desserte. Au retour, je rapporte la vaisselle sale directement de la salle à manger au plan de travail situé à côté de l’évier, puis la rince dans l’évier placé à gauche, pour la déposer encore à gauche sur l’égouttoir, et enfin, je la range toujours à gauche sur les étagères. J’ai tracé deux schémas qui montrent la préparation d’une omelette selon deux dispositions d’équipements. (…)

Il est tellement simple de pouvoir disposer d’un équipement convenablement structuré. Combien de fois voit-on pourtant, dans les cuisines, l’évier à côté du garde-manger, c’est une aberration ! Il arrive aussi de trouver la cuisinière placée à côté de l’évier, ou bien encore que les étagères soient installées dans le prolongement de l’évier, alors qu’ils n’ont aucun rapport. Des ingénieurs spécialistes de la productivité, sollicités pour standardiser les tâches à exécuter dans les usines, se sont aperçus, après étude, que chacune des opérations était menée à bien séparément. Mais globalement, il fallait reconnaître des pertes de temps et des déplacements inutiles : l’équipement principal n’était pas en adéquation avec les autres actions qui se déroulaient dans la même pièce ou le même immeuble. (…)

En général, pour un droitier, je recommanderais ces règles simples : 

Réfrigérateur ou garde-manger à gauche du plan de travail, cuisinière à droite de celui-ci et desserte à droite de la cuisinière.

Table à droite à côté de l’évier, égouttoir à gauche de l’évier et placard ou étagères à vaisselle à gauche de l’égouttoir. 

Il est important, pour mener à bien l’étape suivante de notre standardisation, que chaque élément de l’équipement principal (évier, cuisinière, meuble de rangement et tables) se trouve à bonne hauteur pour l’utilisateur. Il pourra ainsi travailler plus aisément sur les surfaces planes des différents éléments. (…)

Voici la seconde raison pour laquelle il est important de ne pas négliger la cohérence des relations dans l’équipement principal : si les différents éléments de cet équipement sont bien agencés entre eux, non seulement vous vous épargnerez des déplacements superflus quand vous cuisinerez et ferez le service, mais vous serez plus efficace pour chacune de vos actions jusqu’au moindre détail de leur exécution. En d’autres termes, si votre four ou votre évier sont mal placés, votre fouet ou votre ouvre-boîte le seront aussi. Systématiquement ou presque, l’efficacité des petits ustensiles dépend de la relation pratique entre les plus grands. Par conséquent, les pots, les casseroles, les poêlons et autres accessoires indispensables devraient être regroupés près de la cuisinière et non près de l’évier ou de la vaisselle. (…)

Aucune cuisine ne peut être standardisée s’il n’existe pas une place définie pour chaque chose. (…)

Autant que possible, la lumière devrait venir de côté sur la personne qui travaille et celle-ci ne devrait sûrement pas se tenir dans sa propre lumière. L’installation de lumières artificielles est tout aussi primordiale ; et il n’y a rien de plus pénible que de cuisiner en se faisant de l’ombre. (…)

Le nettoyage est le point le plus important dans le choix des installations pour la cuisine. (…)

Compilé par J.B 

Visuels © en.wikipedia.org

En haut à droite : parcours et plan d’une cuisine bien agencée

Ci-dessus : parcours et plan d’une cuisine mal agencée

Pour lire l’intégralité des recommandations avisées de Christine Frederick, cliquez ici.    

 

Partager cet article

L’origine des bons déplacements en cuisine
L’origine des bons déplacements en cuisine

Liens sur vignettes ci-dessous