Plus que le départ d’Elmar Duffner de ses fonctions à la tête de Poggenpohl (lire notre article de cette semaine), c’est l'annonce de son arrivée prochaine à celle d’Alno qui a été le sujet de cet été dans le secteur de la cuisine en Allemagne. De fait, la firme, jadis co-leader européen (avec Wellmann avec lequel il a fini par fusionner sans meilleur résultat) connaît des difficultés financières suscitant des interrogations quant à leur résolution, en dépit d’une vaste recapitalisation (26 millions d’euros) apportée au printemps dernier par un fond d’investissement mené par Max Müller –cf. notre article sur le lien http://www.culturecuisine-lemag.com/activities_more.php?data=707).
Le magazine de référence Möbel Kultur présentait la première apparition du dirigeant sous sa nouvelle bannière comme menée « avec bravoure, Elmar Duffner répondant patiemment et avec professionnalisme à toutes les questions » concernant les modalités et la date de son arrivée (estimée au 1er février 2012) à Pfullendorf, lors d’une conférence de presse sur la conjoncture économique annuelle de l’association de l’industrie de meuble (VDM) allemande à Cologne.
L’homme a aussi fait preuve de vigueur en se déclarant confiant dans son ambition stratégique « d’ajuster et d’adapter les valeurs et la culture de l’entreprise, conjointement avec les collaborateurs excellents ». Conscient des nombreux changements survenus dans le passé à la tête d’Alno, Elmar Duffner a déclaré « avoir précisément réfléchi à ce sujet et vouloir calmer les remous pour mieux renouer avec le succès ». Des déclarations que, de manière confidentielle, d’aucuns jugent pour le moins optimistes devant l’ampleur de la tache à accomplir. De manière plus officielle, les réactions se font prudentes, tel un réflexe de solidarité et d’espoir pour la cause collective de cuisine (sans le dire, chacun sent que les difficultés d’Alno stigmatisent les faiblesses de l’industrie nationale et des géants aux pieds d’argile au cas où la consommation venait à baisser). Ainsi, un manager note que la continuité de politique est désormais obligatoire pour sortir l’entreprise de l’ornière. Président de l’Union des industriels du meuble allemand, Hans Strothoff qualifie l’arrivée d’Elmar Duffner à cet égard de « véritable coup de chance », soulignant ses qualités directoriales et ses capacités à replacer Alno sur le bon chemin, « même si on ne peut espérer un changement du jour au lendemain ». En cela fait-il chorus aux propos de Max Müller à la tête du fond d’investissement, qui s’est déclaré « impressionné » par les qualités de l’ex-dirigeant de Poggenpohl qui a « toute sa confiance »
Selon un sondage mené par Möbel Kultur, la distribution se montre bien moins confiante, si ce n’est méfiante : « le scepticisme quant aux stratégies précédentes a entrainé une déchirure dans l’opinion ». Et de citer l’un des plus gros clients Alno en Allemagne, pour qui « cette nouvelle direction ne garantit pas la capacité future de l’entreprise (à rebondir) ». Avant de conclure, lapidaire et cynique : « La sympathie pure n’est pas une solution dans les affaires chirurgicales »…
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