Une alchimie de l’estampille et du statut

Actualités - 20 sept. 2022

Le fait d’être installé à L’Isle-sur-la-Sorgue, ville du Vaucluse connue pour le nombre de ses antiquaires, et d’être artisan ébéniste, est perçu comme un gage de qualité par les professionnels de sa filière, constate Xavier Debut, gérant de L'Atelier d'Ébénisterie. C’est aussi le cas des consommateurs désireux d’acquérir une cuisine équipée dont le panier moyen atteint 35 000 €. Un positionnement haut de gamme revendiqué, comme le sont ses agencements d’intérieur qui représentent 40 % de son activité. Rencontre.

Culture Cuisine : Quels sont votre formation et votre parcours professionnel ?   

Xavier Debut  : « J'ai toujours voulu exercer le métier d'ébéniste et d'agenceur d'intérieur. C'est pourquoi j'ai commencé par avoir un BEP d'agencement avant d’intégrer l'école supérieure d'ébénisterie à Avignon. Après l'obtention de mon diplôme, j'ai travaillé pendant six ans dans différents ateliers d'ébénisterie afin d'acquérir de l'expérience, puis j’ai créé ma propre entreprise en 1998 à L'Isle-sur-la-Sorgue. J'avais alors 26 ans.

Culture Cuisine :  Quelle est votre activité ?

Xavier Debut  : Je réalise la fabrication et la pose de cuisines contemporaines, modernes, classiques en chêne, noyer, frêne, placage et trois plis. Je propose des finitions laquées, patines, traditionnelles, en teintes et couleurs personnalisées. Les plans de travail sont en céramique, granit, quartz et pierre. Je propose ainsi des produits et des prestations résolument haut de gamme, car cela me permet de prendre le temps d'exprimer pleinement mon savoir-faire pour des clients aisés à la recherche de prestations qualitatives et de cuisines personnalisées. Je ne veux pas être confronté en permanence à une bataille des prix, comme cela se produit sur les autres segments de marché qui repose sur une politique de volumes de vente. De fait, mon panier moyen, pose incluse avec électroménager, est d’environ 35 000 euros, l’échelle des prix allant de 20 000 à 85 000 euros. La cuisine représente 50 à 60 % de mon activité globale.

Je dessine et fabrique aussi des meubles sur mesure traditionnels et contemporains. J'utilise des matières nobles avec des panneaux haut de gamme, notamment en noyer, essence particulièrement prisée actuellement dans notre région. Je réalise par ailleurs des copies de meubles ainsi que la restauration de meubles anciens. Enfin, je conçois et fabrique des agencements haut de gamme pour l’intérieur des particuliers, tels que  dressings, bibliothèques, bureaux, chambres, etc.

Je travaille souvent en collaboration avec des architectes d’intérieur qui me proposent des chantiers. Cela m'apporte une source supplémentaire d'inspiration et cela permet de travailler avec des compétences complémentaires aux miennes.. Cette relation est ainsi gagnante pour les deux parties. L’agencement représente 40 % de mon activité globale. Cette activité s’inscrit en complément naturel de la fabrication de cuisines et de mobilier, les commandes émanant souvent des mêmes clients pour lesquels j’interviens dans toute la maison.  

Culture Cuisine : Le fait d’être installé à L'Isle-sur-la-Sorgue, ville connue pour le nombre de ses antiquaires, a-t-il une influence sur votre travail en termes d’inspiration et de créativité ?

Xavier Debut  : «  Pas sur ma créativité, mais cela change en revanche radicalement l'image que les consommateurs ont de moi et de mes compétences. Lorsque je travaillais auparavant dans un petit village à 8 km de la ville, aucun architecte d'intérieur ou décorateur ne m'appelait pour faire appel à mes compétences et il fallait que je démarche moi-même mes futurs clients. Tout a changé dès que je me suis installé à L'Isle-sur-la-Sorgue. Les mêmes architectes d'intérieur et décorateurs m'ont contacté régulièrement, alors que je n'avais pas changé ma façon de travailler ni les produits que je concevais.

Culture Cuisine : Vous avez ainsi bénéficié d'une estampille d’artisan du bon goût en matière de mobilier et décoration, auprès des professionnels de votre filière comme des consommateurs.

Xavier Debut  : On peut en effet le résumer ainsi, ou dire que j'ai bénéficié de la marque L'Isle-sur-la-Sorgue. D'ailleurs, la ville a créé une telle marque comme un label de qualité. Je bénéficie aussi du statut d'ébéniste, ce qui crée une sorte d'alchimie que les gens perçoivent comme un gage de qualité artisanale lorsqu'ils s'adressent à moi pour concevoir leur cuisine équipée et, plus largement, l'agencement de leur cadre de vie. »

Propos recueillis par Jérôme Alberola

Partager cet article

Une alchimie de l’estampille et du statut
Une alchimie de l’estampille et du statut

Liens sur vignettes ci-dessous