Pourra-t-on se fier à l'indice de réparabilité

Actualités - 16 juin 2020

 

Pourra-t-on se fier à l’indice de réparabilité des appareils ?

C’est la question posée dans son numéro de mai par le magazine Science&Vie qui apporte des réponses circonspectes en raison d’un indice incitatif, d’une auto-certification pas forcément objective et du différentiel variable entre le coût de la réparation et celui d’un nouvel achat.  

 

Un indice incitatif

À partir de janvier 2021, les constructeurs devront donner un indice de réparabilité à leurs produits. Selon la loi votée en décembre dernier, qui concerne les machines à laver, smartphones et ordinateurs dans un premier temps, il s'agira d'une note de 1 à 10 qui s'appuiera sur différents critères, comme la disponibilité et le prix des pièces détachées, l'accès à une documentation détaillée et compréhensible, la démontabilité et la remontabilité du produit - le score sera, par exemple, meilleur si l'arrière d'un téléphone est vissé plutôt que collé. Une logique assez similaire à l'indice déjà mis en place par le Fnac Lab. L'objectif est de réduire les déchets, en faisant passer le pourcentage de Français qui réparent leurs produits en cas de panne de 40 % (selon les chiffres de l'Ademe) à plus de 60 %.

 

Une auto-certification qui pose question

Cette démarche a priori vertueuse fait face à deux critiques. La première est le principe de l'indice, qui incite le consommateur à faire attention à ce qu'il va acheter, mais ne punit pas l'entreprise si son score est très bas. "Cela va finir comme le label bio : ce sont les utilisateurs qui vont devoir payer le coût de la certification en payant les produits plus cher, déplore Alexandre Delaigue, économiste à l'École militaire de Saint-Cyr. La seconde est la question de l'attribution des notes par les constructeurs. Car, pour obtenir leur score, ils répondront eux-mêmes à une grille de référence établie par le gouvernement. Charge aux associations, comme Halte à l'obsolescence programmée (HOP), d'agir en garde-fou…

 

Le coût du travail dans l'équation

Cet indice est-il vraiment le meilleur moyen de pousser les utilisateurs à faire réparer leurs appareils ? Cela dépend des produits. Pour Laetitia Vasseur, cofondatrice de l'association HOP, cette note permettra surtout de savoir ce qui se trouve à l'intérieur. "Les groupes de travail au gouvernement sont en train d'établir quelles catégories d'objets sont les plus pertinentes pour cet indice.

Par exemple, les smartphones, ordinateurs ou machines à laver sont des objets sur lesquels nous avons beaucoup de recul et dont on sait qu'il est intéressant de les réparer", explique-t-elle. Dans le cas d'une machine à café à 70 €, en revanche, il coûtera plus cher de payer la main-d'œuvre que de la remplacer.

 

Source : Science&Vie de mai 2020, article rédigé par Ophélie Surcouf

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