La cuisine en hausse, les spécialistes en tête en 2016

Actualités - 13 déc. 2016

Conjoncture  2016 : la cuisine en hausse, les spécialistes en tête

Le 2 décembre, l’IPEA tenait son colloque annuel. L’occasion de faire le point sur la consommation en France en 2016, en particulier sur le marché du meuble.  Bonne nouvelle : la cuisine représente la meilleure progression et la reprise dans l’immobilier offre des perspectives rassurantes.

 

En 2016, c’est une progression de 2,1% qui caractérise la consommation de meubles en France. Une tendance un peu inférieure à celle notée à fin 2015, mais rassurante quand on considère que le deuxième semestre 2016 a été marqué par une croissance ralentie. Le secteur du meuble se place sur la troisième marche du podium de la consommation des biens d’équipement des ménages français, après les appareils électroniques (+15,1 %) et l’automobile (+4,7 %) et fait mieux que l’électroménager à +1,8 %. Cette hausse de la consommation de meubles s’explique par « des ménages dans une logique de consommation », d’après Stéphane Larue, directeur des études à l’IPEA. L’indicateur de confiance des ménages affiche, en outre, une légère hausse à fin 2016. Surtout, le rebond du secteur immobilier s’est avéré porteur, un tiers des meubles ayant été achetés dans le cadre d’un emménagement de moins de 2 ans. D’octobre 2015 à septembre 2016, 367 000 mises en chantier (+ 8,1%) ont été enregistrées. A l’horizon 2020, leur chiffre devrait encore augmenter et continuer de tirer le marché du meuble.

 

Au sein de ce dernier, la cuisine s’en tire avec les honneurs puisqu’elle représente le segment qui a le plus progressé en 2016 selon l’Institut d’études spécialisé. Grande distribution et spécialistes confondus devraient ainsi finir l’année en hausse de +3 % à +5 % pesant environ 2,5 milliards d’euros, devant la literie et le siège. En termes de circuits de distribution, ce sont les spécialistes cuisine qui incarnent la meilleure progression avec une croissance de +4 % à +6 %. Face à eux, la grande distribution, également pourvoyeuse de cuisines équipées, gagne + 2 % à +4 % de parts de marché. Un delta paradoxal si l’on note qu’en 2016, tous secteurs confondus, la distribution milieu haut de gamme peine davantage avec une projection de l’IPEA tablant sur, au mieux, une croissance d’ici fin 2016 de 1 %.

 

Les Français en hausse… et en baisse   

 

D’après les dernières données de l’Insee la production de cuisines françaises est en hausse de 15 %, sur les 9 premiers mois de l’année 2016. A contrario, les importations de cuisines sont en baisse (-3,4 %) et ce, alors que les importations sont en hausse sur tous les autres secteurs (literie, siège, meubles de bureau et de magasin, autres). On se gardera de croire que les marques de fabricants allemands, leaders européens et les plus conquérants, se portent mal dans notre pays (leurs résultats indiquent le contraire, parfois de manière impressionnante). Mais la raison veut, pour reprendre l’expression d’un équipementier pertinent analyste, que « les arbres ne montent pas au ciel ». Ce qui n’empêche pas la canopée de dominer le paysage.

 

On se  gardera aussi de s’enthousiasmer béatement en concluant hâtivement que la hausse du nombre de cuisines sortant des usines françaises traduit une plus forte présence des fabricants nationaux en dehors de nos frontières. C’est même l’inverse qui se produit, les exportations de cuisines accusant une baisse importante (-16,6%) De fait, on peut se demander où passe le différentiel positif de la production nationale au regard de l’évolution de notre marché  domestique. Certes, on le sait l’économie n’est pas une science exacte.

 

Ikea, Cuisinella et But sur le podium de la Toile

 

Il semblerait que les cuisinistes n’aient pas à souffrir de concurrence directe sur la Toile, en ce qui concerne les meubles en tout cas. Le cas échéant, les Français achètent davantage du petit meuble ou meuble d’appoint que l’intégralité de leur cuisine. Selon l’IPEA, sur 42 % de consommateurs ayant déjà acheté au moins une fois un meuble en ligne, seulement 11,6 % l’ont fait à destination de la cuisine. Mais les résultats concernant la notoriété spontanée (« Quel site vous vient à l’esprit pour la cuisine intégrée ? ») sont assez édifiants. Grande distribution et enseignes spécialisées se partagent le haut de la liste. Sans surprise, le géant suédois Ikea arrive en première place (38,7 % l’ayant évoqué), bien loin devant d’autres acteurs du marché : Cuisinella, premier spécialiste du classement est deuxième (7,8%) suivi de très près par But  (7,7 %) ; puis viennent Schmidt (6,7 %), Conforama (6,3%), Mobalpa (4,3%) et Lapeyre (4,2%). Plus étonnant, des sites d’e-commerce généralistes, qui n’ont pas pour vocation première de vendre du meuble, apparaissent dans cette étude. Ainsi, Amazon et Cdiscount sont plébiscités par respectivement 3 % et 2,7 % du panel dans l’achat d’un meuble de cuisine en ligne. Nouvel axe de développement ou de diversification des cuisinistes, le dressing, a aussi fait l’objet d’une question. Sur ce segment, la grande distribution l’emporte largement sur les spécialistes cuisine qui n’apparaissent pas dans les 15 premiers résultats cités… Gageons qu’en gagnant en légitimité, les choses évolueront en leur faveur au cours des prochaines années. Précisons aussi que de nombreux cuisinistes, non sous enseignes et n’étant donc pas considérés dans cette consultation, réalisent des ventes intéressantes en proposant des marques variées (italiennes notamment) au travers d’une démarche d’architecte d’intérieur. C’est donc logiquement que les enseignes généralistes les plus connues l’emportent comme suit : Ikea (42,9%) suivi de Conforama (14,7%) et But (9,1%). Signalons que les GSB montrent une appétence pour le rangement sur mesure, Leroy Merlin y consacrant un rayon plutôt réussi. Cdiscount (5,6%) et Amazon (4,2%) confirment leur place de concurrent à en croire ce classement.

 

Il semble néanmoins - et heureusement - que le consommateur recherche en priorité le contact et le conseil dans un achat tel qu’une cuisine équipée. Si les cuisinistes sont de plus en plus nombreux à nous confier que la concurrence des ventes d’électroménager en ligne impactent leurs ventes, il semble qu’en termes de choix de meubles, mais surtout de services pour un produit dit « non-fini », Internet ne puisse pas rivaliser. D’après l’enquête e-commerce de l’IPEA, Internet reste une source de renseignement incontournable et une première approche avant un achat et la cuisine demeure le secteur où cela se vérifie le plus.

 

Vanessa Barbier  & Jérôme Alberola

 

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