Inquiétudes suite au rachat de Conforama par Steinhoff

Actualités - 21 déc. 2010

Dans sa dernière newsletter, l’Unifa (Union nationale des industries françaises de l’ameublement) a précisé que, suite à l’annonce du rachat probable de Conforama par Steinhoff, Gilles Silberman, le vice-PDG de Cauval Industries (Treca, Dunlopillo, Steiner, ...), a convié la presse mardi 14 décembre pour « alerter sur les conséquences négatives possibles de cette cession pour l’industrie du meuble. Il craint en effet que le groupe sud-africain, n’approvisionne désormais Conforama depuis ses 27 usines situées en Pologne, en Hongrie, aux Pays-Bas, en Grande Bretagne, en Australie et en Nouvelle Zélande, au détriment de ses fournisseurs français.

 
Sans remettre en question la cession de Conforama, Gilles Silberman appelle tous les acteurs du secteur à se réunir autour d’une table, éventuellement sous l’égide de l’Etat, pour préserver l’industrie du meuble, qui, avec les autres branches des industries du bois emploie aujourd’hui 120 000 personnes, chiffre comparable à celui de l’automobile.
 
D’autres fabricants moins dépendants de ce réseau de grande distribution se disent peu inquiets.
 
Thierry Guibert, PDG de Conforama, qui restera à la tête de l’entreprise, joue de son côté la carte de l’apaisement. Les approvisionnements se font actuellement à 80 % en valeur en Europe occidentale et à 50 % en France et il assure que cette politique de sourcing ne changera pas ». L’Unifa a déclaré suivre ces questions de près et rester vigilante, demeurant également à l’écoute de ses adhérents pour se faire l’écho des industries de l’ameublement auprès des pouvoirs publics.
 
En raison des contraintes de sa mise en œuvre depuis sa fabrication jusqu’à sa logistique de transport, la cuisine intégrée, produit non fini, semble échapper à sa remise en question du sourcing en faveur d’importations de pays lointains. Cependant, la réaction des dirigeants de groupe Cauval est un signal fort qui concerne toutes les filières de l’ameublement et, au-delà, de l’industrie française, puis par rebond, l’ensemble de la distribution, avec une acuité de conséquences plus forte pour les magasins spécialisés. Se nourrissant d’inquiétudes légitimes (à condition que le groupe français lui-même ne délocalise pas sa production dans des pays à moindre coût de main d’œuvre), elle pourrait être le premier appel fédérant une prise de conscience collective, étape indispensable avant la prise de mesures concrètes de la part des pouvoirs publics qui régissent les échanges commerciaux internationaux.                                 

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