Élections présidentielles : la parole aux cuisinistes

Actualités - 19 avril 2022

Alors que nous sommes arrivés à la fin d’une campagne électorale importante, décisive même selon certains, Culture Cuisine donne la parole au terrain, c’est-à-dire aux cuisinistes qui constituent les fondations et le moteur de leur marché. Cette semaine, Olivier Lesecq, gérant de L’atelier Marthe, next125 dans le quartier des Halles au cœur de Paris, et du show-room Armony Cucine (6ème arrondissement), livre ses sentiments qui touchent tant à la réflexion sociologique qu’aux considérations économiques.

Culture Cuisine : Comment jugez-vous la campagne pour l’élection présidentielle ?  

Olivier Lesecq : « Cette campagne a eu bien moins d’intérêt que les précédentes de 2017, 2012 et auparavant, parce que les véritables sujets pour la vie des Français ont été escamotés médiatiquement par la crise sanitaire du covid, puis par la guerre en Ukraine. De fait, alors que cette période électorale occupe d’habitude tous les esprits et focalise les attentions, au point de retarder les investissements et dépenses des particuliers, il règne cette année une atmosphère étrange de campagne lointaine, brumeuse voire secondaire. C’est absolument inédit et risqué pour la démocratie. 

Culture Cuisine : Comment jugez-vous la conjoncture actuelle en général ?

Olivier Lesecq : Elle est également étrange. La demande d’information et de devis est forte dans mon magasin, la fréquentation reste soutenue, mais ces bonnes intentions sont difficiles à transformer en actes d’achat. Je ne pense pas que les consommateurs soient devenus plus exigeants depuis le début de l’année, mais ils se montrent plus attentistes, sans doute en raison du contexte anxiogène actuelle généré par la guerre en Ukraine et la crainte de ses conséquences socioéconomiques néfastes annoncées. Les médias n’ont font que renforcer ce sentiment général en matraquant des informations négatives toute la journée.           

Culture Cuisine : Quelles sont vos préoccupations en ce moment ? 

Olivier Lesecq : Comme pour de nombreux Français, la pandémie du covid-19 et ses confinements, puis la guerre en Ukraine et les risques de crise économique m’ont fait réaliser la fragilité de nos modes de vie et aussi la nécessité souvent oubliée de leur donner un sens qui nous correspond véritablement. Mes affaires marchent bien, mon travail de cuisiniste me plait toujours autant, mais je recherche actuellement une meilleure qualité de vie, c’est-à-dire une meilleure harmonie entre ma vie professionnelle et mes aspirations personnelles. 

Culture Cuisine : Quels sont actuellement vos souhaits pour votre activité ? 

Olivier Lesecq : Je souhaite reconcentrer l’activité de magasin pour la rendre plus intense et rationnelle en termes de pertinence d’offre et de charge de travail, tout en développant davantage la notoriété de mon magasin. 

Culture Cuisine : Le pouvoir politique peut-il aider à dynamiser l’activité des cuisinistes ? Et si oui, avec quelles mesures gouvernementales (baisse des impôts pour les particuliers, de la TVA, des charges pour les patrons, autres) ?    

Olivier Lesecq : Une aide concrète pour les cuisinistes serait de baisser le taux de TVA de nos produits et prestations, même si je ne suis pas sûr que cela améliore grandement les choses, car les consommateurs ne seront pas forcément au courant de cette mesure. En revanche plus efficace de procéder à une réduction des charges sociales et patronales de l’ensemble de la filière cuisine, de la production en usine jusqu’à la vente en magasins. »

Propos recueillis par J.A

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