Distribution : un contexte concurrentiel à préciser (2)

Actualités - 16 déc. 2011

Analyse Cetelem : « Toutes les enseignes (de GSA, généralistes, jeune habitat, ndlr) ont largement profité de l’engouement des ménages français pour les meubles de cuisine en kit qui représentaient déjà plus des deux tiers des ventes totales de cuisines en 2009. Cette offre de cuisines en kit a permis à des consommateurs au budget plus modeste de s’offrir une cuisine équipée ».

Précision : La démocratisation de la cuisine intégrée s’est en effet produite depuis le début des années 1980, d’abord sous l’impulsion des fabricants français traditionnels qui ont monté des réseaux de concessionnaires (ou assimilés) à l’échelle nationale, tels que Mobalpa, Schmidt, Arthur Bonnet, Teisseire ou encore Chabert Duval. Ces créations de réseaux se sont produites en réaction à celles de ce qu’il était convenu d’appeler alors des enseignes sur-spécialistes, dont les plus connues pour leur réussite commerciale comme pour leur réputation sulfureuse étaient Vogica, Spacial Cuisines et Cuisines Plus. L’imparfait concerne les deux premières qui ont disparu alors que la troisième est entrée dans le portefeuille du groupe italien Snaidero et a continué de connaître de bons résultats (d’aucuns estiment qu’elle pèse la plus grande  part du chiffre d’affaires du groupe en France). Cette démocratisation de la cuisine s’est renforcée dans les années 2000 et élargie à un public plus varié en termes de CSP avec la montée en puissance d’Ikea.  Contrairement à ce qu’a souvent relayé la presse déco, le géant suédois a profité de l’attraction des prix bas de ses cuisines, bien plus que d’une image branchée comme cela était effectivement le cas de son offre de mobilier et décoration (on y reviendra plus en détail dans un prochain article). C’est cette percée d’Ikea puis de Lapeyre qui, en proposant des meubles livrés à plat et monter soi-même (comme le faisait avant eux l’enseigne alors anglaise et successful Hygena), explique cette association, jusqu’à la confusion, entre démocratisation et kit. Or, les cuisinistes « tradis », et le développement en amont d’une industrie bien plus productive ont quant à eux considérablement contribué à la démocratisation de la cuisine intégrée dans son idée la plus noble et motif de rêve.                

 

Analyse Cetelem : « Néanmoins, le panier moyen pour l’acquisition d’une cuisine complète se situe encore entre 4 000 euros et 7 000 euros : un prix, certes abordable, mais qui représente un véritable investissement. Un budget que les seniors sont prêts à dépenser. Selon les professionnels du secteur de l’ameublement, le budget des 50/64 ans, pour une cuisine complète, dépasse de 19 % le budget consacré à la cuisine par les autres consommateurs. Dans la tranche des plus de 65 ans, la cuisine arrive même en tête des achats de meubles ».

Précision : Ces données chiffrées du Cetelem valident notre commentaire ci-dessus. Elles montrent qu’en l’absence des cuisinistes traditionnels et de leur résistance à l’essor des grandes surfaces généralistes, la cuisine équipée dans l’Hexagone se serait appauvrie dans ses tarifs et prestations y afférant, devenant alors un marché en pyramide écrasée où le dumping serait roi. 4000 à 7 000 euros de panier moyen, voilà qui tord le cou à la croyance abusive de la prédominance des enseignes généralistes où ce montant est largement inférieur. Enfin, l’écart des budgets consacrés selon l’âge des acheteurs de cuisine confirme le sens de l’expression  esthétique et marketing de « jeune habitat » et du positionnement des enseignes s’y développant. De leur côté, les cuisinistes devraient profitent du vieillissement démographique          

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