Concentrer les ventes sur la qualité et le plaisir

 

Concentrer les ventes sur la qualité et le plaisir

Gérant du magasin Sélection Cuisines à Melun et adhérent du groupement Agensia depuis 2012, Christophe Létévé explique les raisons de la scission croissante du marché français de la cuisine et en quoi le statut d’indépendant donne du sens à son métier.

 

Culture Cuisine : Quel parcours vous a amené au métier de cuisiniste ?

Christophe Létévé : « J’avais au départ un B.E.P de dessinateur en bâtiment et génie civil, me destinant à une toute autre profession au travers de laquelle j'aurais été amené à dessiner des ouvrages d'art extérieur, tels que bâtiments divers, ponts, châteaux d’eau, etc. Mais un jour, une connaissance qui était cuisiniste m'a demandé de l'aider à réaliser des perspectives et devant la qualité du travail réalisé, elle m'a conseillé de mettre mes connaissances à profit pour devenir cuisiniste. J'ai alors suivi une formation au Centre Grégoire à Paris, puis, en septembre 1989, j'ai intégré Sélection Cuisines, magasin spécialisé à Melun (Seine-et-Marne) que j’ai repris à mon compte en 2012 et dans lequel je suis encore actif aujourd’hui. Sa surface est d’environ 80 m² sur lesquels sont exposées les cuisines de nos partenaires Leicht et La Cuisine Française. Je propose aussi du rangement placard, du dressing, ainsi que de l’agencement meubles salon. 

 

Culture Cuisine : Le site d’information Culture Cuisine fête cette année ses 10 ans. Comment jugez-vous l'évolution du marché de la cuisine au cours de cette décennie écoulée ?

Christophe Létévé : Le marché a été caractérisé par un dynamisme soutenu durant cette période, généré par une forte demande des consommateurs et par une montée en gamme. Le fossé se creuse ainsi depuis plusieurs années entre deux formules de distribution s'inscrivant dans des segmentations et positionnements différents, voire opposés dans leur philosophie. Ainsi, on trouve d’un côté les grandes surfaces et enseignes nationales de distributeurs ou de fabricants qui, implantées sur des zones commerciales en périphérie urbaine, développent une offre et des prix de marché de masse, stratégie accompagnée et motivée par des campagnes de communication à la télévision. De l’autre côté, les cuisinistes traditionnels et indépendants de centre-ville concentrent leurs activités sur la réponse aux besoins spécifiques de clients exigeants en termes de qualité non seulement de produits, mais aussi et surtout de services. C’est pourquoi ils consacrent des budgets importants à leur cuisine dont la conception prend un temps important, trop long pour correspondre aux besoins de volumes de ventes des grandes enseignes. Je préfère quant à moi vendre un nombre plus limité de cuisines, mais qui me garantit une véritable qualité de travail, un plaisir renouvelé à l'exercer et de meilleures marges. Ainsi, je réalise de moins en moins des facturations inférieures à 15 000 euros, mais au contraire davantage de 20 000 ou 25 000 €, certaines atteignant même des montants largement supérieurs. Cela se renforce au travers des marques d'électroménager haut de gamme avec lesquelles je travaille, telles que Lacanche, Gaggenau, Novy, Miele, V-Zug, etc. 

La crise sanitaire que nous vivons et particulièrement le confinement que nous avons traversé a accru cette évolution, car les Français ont reporté en faveur de la cuisine une partie de l'argent qu’ils n'ont pas dépensé pour les voyages. De manière plus générale, cette période les a incités à accorder une meilleure considération à leur cadre de vie domestique et à en améliorer les élément fonctionnels (mobilier) et décoratifs. Ainsi, malgré un arrêt forcé d’activité pendant deux mois, mon exercice 2020 devrait s'achever de manière satisfaisante.  

 

Culture Cuisine : Pour quelles raisons êtes-vous devenu adhérent du groupement Agensia Demeter en 2012 et pourquoi l’êtes-vous resté ? 

Christophe Létévé : Je suis effectivement devenu adhérent en 2012, dès que j'ai repris le magasin de Melun à mon compte, ceci pour plusieurs raisons. D’abord, je voulais simplifier mon travail de facturation qui est souvent chronophage et fastidieux dans notre métier complexe. Ensuite, je ne voulais pas être isolé, mais au contraire entouré de confrères professionnels afin d'échanger nos expériences et nous aider mutuellement. Ces besoins ont été comblés et j’ai aussi pu profiter d'autres avantages, qu'il s'agisse du soutien et de la qualité d'écoute du dirigeant fondateur Marc Edel ou des membres de son équipe, ou encore des voyages organisés nous permettant de nous retrouver dans une ambiance conviviale. Une autre raison pour laquelle j'ai renouvelé mon adhésion chaque année est la faculté d’évolution d’Agensia pour répondre à nos attentes et nous permettre ainsi de travailler plus efficacement.  C'est le cas notamment des assurances et du document unique de facturation dont nous bénéficions aujourd'hui. »

 

Propos recueillis par J.A  

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