Que veulent vraiment les cuisinistes ?

Actualités - 23 janv. 2015

Un véritable cuisiniste connait son travail, et nul fabricant de mobilier, d’électroménager ou de produits sanitaires, ni nul journaliste, ne connaissant mieux que lui son métier, ne peut lui apprendre comment bien vendre ou bien poser une cuisine. En revanche, les cuisinistes doivent être interpellés sur les bonnes questions leur permettant de s’interroger sur le sens de leur métier, leur vocation et la meilleure façon de le réaliser, en s’épanouissant, au gré des évolutions de leur secteur, celles-ci dépendant directement du contexte de leur branche d’activité comme de la sociologie définissant les conditions, favorables ou non, d’achat de cuisines équipées (lesquelles restant à définir) par les consommateurs. Voici donc quelques-unes des questions qui, formulées par les cuisinistes nous contactant régulièrement ou posées par Culture Cuisine, méritent d’être abordées, portant sur l’exercice quotidien du métier de concepteur-vendeur spécialisé de cuisines, comme sur la façon de l’appréhender.

 

-   Les politiques de marques définies par les fabricants servent-elles des logiques de développement purement industriel (à l’intérêt préférentiel voir exclusif de l’outil de production), commercial (au profit privilégié de l’enseigne de la centrale ou de la maison mère) ou bien prennent-elles vraiment en considération les besoins de chaque magasin revendeur ? Servent-elles de simple promotion d’une image, par définition virtuelle et pas forcément en phase avec les réalités du terrain ?

 

-       En tout état de cause et quelle que soit la réponse à la question précédente, les stratégies et moyens mis en œuvre sont-ils pertinents et adaptés à la réalité vécue sur le terrain par les cuisinistes ? Si oui, pourquoi sont-ils plus nombreux à changer de fournisseur plus facilement ou souvent qu’auparavant ?

 

-     Les marques d’électroménager encastrables appliquent-elles véritablement leur discours officiel de considération des cuisinistes « vecteur important de vente » comme elles les définissent souvent dans la presse, alors que les mêmes cuisinistes déplorent tout aussi souvent qu’elles jouent avant tout le jeu partenarial avec les enseignes de grande distribution type Darty ou avec les sites Internet de commerce, qui font une terrible concurrence face à laquelle les magasins spécialisés indépendants ne peuvent pas lutter.

 

-       Pourquoi les cuisinistes ne sont-ils pas représentés et défendus si besoin par un syndicat réellement représentatif alors qu’ils totalisent 3 000 à 3 500 points de vents sur le territoire national et qu’ils partagent des spécificités de structure, formation et de compétence ?

 

-       A défaut ou en complément (les deux n’étant pas et ne devant pas être incompatibles) y-a-t-il un vrai dialogue constructif permettant, au bénéfice de l’ensemble de la filière, d’écouter les besoins légitime des industriels et ce naturel de leurs revendeurs exclusifs, mais aussi multimarques ?

 

-       L’exclusivité justement en moyen de gamme, segment censé répondre aux besoins et budget variés du plus grand nombre de la population, est-elle pertinente ou chaque fabricant doit-il laisser la liberté à ses distributeurs de proposer d’autres marques, non pour privilégier l’une d’entre elle, mais, au contraire pour dynamiser le trafic en magasin et permettre à chacune de mieux s’exprimer ?

 

-       Alors que l’offre s’est uniformisée avec le triomphe du même style contemporain partout en Europe, et alors que la crise a durci le contexte concurrentiel par une pression tarifaire accrue, quels sont les véritables avantages à revendre une marque de cuisine française, allemande, italienne ou espagnole ?

 

-       Pourquoi les marques allemandes connaissent-elles un tel succès en France ?

 

-       Les journalistes doivent ils se contenter de présenter les stratégies de développement et les nouvelles collections des fabricants, au mieux sans les commenter au pire en les plaçant sous un jour systématiquement  bienveillant, relayant les discours des industriels ?

 

Cette remise en question(s) et d’autres encore concernent chaque composante de toute la filière. Nous essayerons de répondre à chacun de ces divers points tout au long de 2015 et nous vous invitons, cuisinistes comme industriels à nous apporter vos réponses ou vos réflexions, mais aussi à continuer de nous signaler des sujets méritant aussi d’être débattus. Animer de tels débats et susciter la réflexion constructive est la première vocation de tout média estimant qu’une profession ne doit jamais rester statique pour demeurer dynamique et vigilante.

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